La sélection azerbaïdjanaise, largement plus faible que la France sur le papier, défie les Bleus vendredi au Parc des Princes, dans le cadre des éliminatoires à la Coupe du monde 2026.

Une équipe en crise de résultats

Didier Deschamps a dû être soulagé, il ne croisera pas ce fantôme du passé. Le 8 septembre dernier, le sélectionneur de l’Azerbaïdjan a été limogé. Son nom ? Fernando Santos, l’homme à la tête du Portugal qui avait brisé le rêve des Bleus en finale de l’Euro 2016 (1-0 après prolongation). Ce dernier a laissé derrière lui une équipe en crise de résultats : 12 matches sans victoire dont des défaites face à la Suède (6-0), la Biélorussie (0-2) ou Haïti (0-3).

La «milli komanda» (l’équipe nationale, parfois juste appelée «Milli») est retombée à la 124e place du classement FIFA. Sa campagne catastrophique en Ligue des nations l’a reléguée en Ligue D (dernier échelon). Ses éliminatoires au Mondial 2026 ont commencé par une lourde défaite en Islande (5-0) qui a coûté son poste à Santos, avant un nul honorable face à l’Ukraine (1-1).


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Un palmarès (presque) vierge

Sans surprise, l’équipe d’Azerbaïdjan n’a jamais participé à un championnat d’Europe ou une Coupe du monde depuis sa création, consécutive à l’effondrement de l’URSS en 1991. Elle a pourtant soulevé deux trophées il y a un siècle, avant de passer sous pavillon soviétique. En 1926 et 1927, elle a remporté le championnat transcaucasien, un tournoi où elle affrontait la Géorgie et l’Arménie. La dernière édition a eu lieu en 1935.

Des joueurs inconnus au bataillon

À moins que vous ne ratiez pas un match de Qarabag en Ligue des champions, ou que vous regardiez la D2 allemande et notamment Kaiserslautern, où joue l’avant-centre Mahir Emreli, vous ne connaissez pas un seul joueur azerbaïdjanais. Les Bleus devront tout de même se méfier.

La majeure partie de l’équipe nationale provient de Qarabag, qui déjoue les pronostics en Ligue des champions cette saison. Les Portugais de Benfica en ont fait les frais chez eux à Lisbonne (2-3), comme les Danois de Copenhague (2-0). L’ailier gaucher Nariman Akhundzada, 21 ans, sera l’un des principaux atouts de sa sélection au Parc des Princes.

La France, un mauvais souvenir pour l’Azerbaïdjan

Il y a encore deux ans, c’était la plus large victoire de l’équipe de France dans son histoire avant la raclée infligée à Gibraltar (14-0 le 18 novembre 2023) et c’est toujours la plus lourde défaite qu’a connue l’Azerbaïdjan. Le 6 septembre 1995, en plein milieu des éliminatoires à l’Euro 1996, les Bleus atomisaient la «Milli» sur le score de 10-0.

Ce souvenir douloureux est devenu «la tragédie d’Auxerre» dans les médias azerbaïdjanais. Au stade de l’Abbé-Deschamps, huit mois avant que l’AJA de Guy Roux ne soit sacrée championne de France, ce sont Marcel Desailly, Zinédine Zidane, Youri Djorkaeff ou encore… Didier Deschamps qui ont récité leur football.


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Désabusé par la prestation de son gardien, le sélectionneur azerbaïdjanais l’avait remplacé à la… 37e minute, alors que le score était de 3-0. Frank Lebœuf, 4 buts en 50 sélections, a signé un doublé dont une superbe talonnade aérienne (4:51 sur la vidéo ci-dessous).

Les secrets derrière les couleurs de son drapeau

L’Azerbaïdjan jouera sûrement en blanc au Parc des Princes vendredi, mais elle pourrait porter sa tunique bleu ciel lorsqu’elle recevra la France à Baku en novembre. Il s’agit d’une des trois couleurs de son drapeau, fait de trois bandes horizontales. Le bleu ciel représente son héritage turc. Sa langue officielle fait d’ailleurs partie de la famille des langues turciques.

Le rouge, une couleur dont l’équipe nationale s’est souvent parée, symbolise la modernité vers laquelle voulait tendre le pays, et le développement de la démocratie. Le vert représente son attachement à la culture musulmane, tout comme le croissant blanc qui figure en plein milieu du drapeau.