La ville de Rouen (Seine-Maritime) va-t-elle dans un proche avenir dépasser la barre symbolique des 120 000 habitants ? C’est en tout cas une possibilité car, avec 116 331 habitants en 2022, la seconde commune du département en matière de population après Le Havre (166 462) connaît une hausse régulière depuis 2016 avec en moyenne un millier d’habitants supplémentaires chaque année, soit une variation de 0,92 %. Ce qui la classe dans le top 6 des villes françaises les plus dynamiques en la matière devant Rennes, Strasbourg ou encore Bordeaux.
« La tendance s’est inversée car, jusqu’en 2016, nous perdions des habitants à un rythme régulier, autour de 300 par an », s’enthousiasme le maire (PS) de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, qui y voit un signe de l’attractivité retrouvée du territoire. « Nous sommes revenus au même niveau qu’en 1975. Cela montre que l’image de la ville change, avec de nouveaux quartiers en développement, une hausse du nombre d’étudiants, une qualité de vie qui attire des familles… » Des familles, venues en partie de la région parisienne selon lui, « qui trouvent à Rouen un marché de l’immobilier encore loin d’être prohibitif et des transports en commun qui permettent de se déplacer facilement ».
La métropole grandit aussi, mais moins vite
Un pouvoir d’attraction illustré par le chiffre du solde migratoire, comme le souligne Jonathan Brendler, chef de la division études et conseil aux services de l’État à l’Insee : « Il est positif et augmente autour de 0,44 % chaque année depuis 2016, ce qui veut dire qu’il y a plus de personnes qui s’installent à Rouen que de personnes qui partent. C’était l’inverse depuis au moins la fin des années 1960. » Le reste de la hausse est constitué par le solde naturel, c’est-à-dire le nombre de naissance par rapport à celui des décès.
Attention pour autant à ne pas s’emballer. D’une part, à l’échelle de la métropole, qui passe elle la barre des 500 000 habitants, la dynamique est moindre. « Nous sommes plutôt dans le dernier tiers des 22 agglomérations comparables, avec un taux de croissance moyen de 0,36 % à l’échelle ce territoire », pointe Jonathan Brendler.
D’autre part, si la courbe positive pour Rouen tend à se laisser aller à l’optimisme, le spécialiste précise : « Il peut y avoir des projections qui peuvent laisser penser que la barre des 120 000 habitants sera dépassée en quatre, cinq ans. Mais ce sont des hypothèses qui prolongent des tendances dans le futur. Pas une prévision infaillible de ce qu’il va se passer. »