Âgés de 30, 36, 44 ans et 50 ans, quatre hommes – trois de nationalité moldave et un dont la nationalité est inconnue – sont soupçonnés d’avoir réalisé, entre les 18 et 20 juin 2024, des tags représentant des cercueils avec des inscriptions faisant référence au conflit ukrainien.

Ces individus, dont deux sont sous mandat d’arrêt, comparaîtront le 23 février pour dégradation ou détérioration légère d’un bien par inscription commise en réunion, et pour avoir participé à une entreprise de démoralisation de l’armée en vue de nuire à la défense nationale en temps de paix. Ce dernier délit fait encourir cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende.

Payés 100 euros par jour

Le 20 juin 2024, à 1 h 30 du matin, des policiers avaient surpris deux hommes : l’un taguait un mur avec une bombe de peinture rouge et un pochoir représentant un cercueil vide avec l’inscription « Stop the death now ! Mriya Ukraine », tandis que l’autre faisait le guet.

De tels tags avaient été notamment retrouvés sur les bâtiments de l’AFP et du Figaro.

Des tags au pochoir représentant un cercueil équipé d’ailes d’avion, avec la mention « Des Mirage pour l’Ukraine », avaient été découverts d’autres endroits de la capitale, certains accompagnés de la mention « Mirya », qui signifie « rêve » en ukrainien.

Les deux Moldaves interpellés avaient expliqué être payés 100 euros par jour pour réaliser ces tags.

L’enquête a mis en évidence la présence à Paris d’un troisième homme, qui les avait recrutés et était le chef de l’opération sur place, leur disant où taguer.

Les investigations réalisées via la coopération policière ont par ailleurs permis d’identifier une quatrième personne, Alexandr Grigorenco, comme donneur d’ordre : ce « fervent sympathisant du parti politique pro-russe SOR », qui avait déjà « commandité des actions similaires en France quelques jours plus tôt », est le beau-père d’un auteur de telles inscriptions dans le secteur de l’Assemblée nationale entre les 6 et 8 juin 2024, selon l’ordonnance que l’AFP a pu consulter.