Après sa septième place au GP du Japon, Raúl Fernández s’est classé sixième du Grand Prix suivant, en Indonésie. Derrière ce résultat, le deuxième meilleur de sa saison après sa cinquième place de Brno, se cache en réalité un bilan plutôt mitigé pour l’Espagnol, qui s’imaginait figurer bien plus haut au moment de passer sous le drapeau à damier.

La veille, il avait égalé sa meilleure qualification en décrochant une place en première ligne, puis il avait obtenu sa première médaille en course sprint, faite de bronze. Seulement, dans la course longue, le pilote Trackhouse Racing n’a pas été en mesure de rééditer ce niveau de performance, du moins pas jusqu’au bout.

« Nous avons apprécié de voir Raúl se battre. Bien sûr, une sixième place est un résultat positif mais, dans l’ensemble, compte tenu de comment la course a évolué, nous aurions dû faire un petit peu mieux », avouait alors son directeur d’équipe, Davide Brivio. « Si quelqu’un m’avait dit avant de venir ici que nous serions sixièmes, j’en aurait été heureux, mais aujourd’hui je ne le suis pas totalement. C’est un bon signe cependant, car ce week-end nous avions un bon potentiel. »

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Massimo Rivola n’a pas caché être lui aussi resté sur sa faim, et ce d’autant plus que Fernández a vite centralisé les espoirs d’Aprilia après la chute de Marco Bezzecchi dans le premier tour et alors que Jorge Martín et Ai Ogura étaient déjà forfaits.

« Si je regarde le début de la course, s’il avait été devant avec Fermín [Aldeguer], je pense que Raúl avait le rythme », a observé le PDG d’Aprilia Racing dimanche, en rencontrant les médias. « Il n’a pas trouvé la place pour attaquer et dépasser. Quand il a essayé, cela l’a impacté et il ne l’a pas non plus fait proprement. Il a d’ailleurs eu un petit contact avec Luca [Marini], et il a aussi manqué son freinage au virage 10. »

« Il lui a peut-être juste manqué un peu de vitesse à certains endroits, c’est ce qu’il a dit, mais la vitesse moyenne de l’Aprilia est normalement bonne, alors… La sixième place est un bon résultat, mais sur la base des performances qu’il aurait pu avoir, je pense qu’il était possible de s’attendre à un podium car la vitesse dans l’air propre était vraiment bonne. »

Un résultat « insuffisant » aux yeux de Fernández

Raúl Fernández assurait dimanche qu’il allait « bien dormir », certain de ne rien avoir laissé en chemin. Ce qu’il déplorait, en effet, c’était essentiellement un manque de vitesse de son Aprilia et une incapacité à dépasser, alors que derrière un leader isolé, la course a tourné à une confrontation très ouverte.

« Je vais bien dormir, parce que j’ai tout tenté pour monter sur le podium. Mais il faut qu’on trouve quelque chose pour l’avenir, pour voir comment on peut avoir plus de vitesse en ligne droite, surtout en quatrième, cinquième et sixième. C’est la clé », analysait-il. « On ne pouvait pas dépasser. J’ai essayé de dépasser [sans y parvenir], et je n’étais pas au-delà de la limite, j’étais dedans. C’est quelque chose qu’il faut qu’on essaye de faciliter à l’avenir, car je crois que c’est la clé. »

Raúl Fernández, ici face à Brad Binder qui l'a attaqué dans les derniers tours.

Raúl Fernández, ici face à Brad Binder qui l’a attaqué dans les derniers tours.

Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images

Après s’être fait griller la politesse par Luca Marini et Pedro Acosta au départ, le pilote Trackhouse a vite réussi à récupérer une place au détriment d’Álex Rins. À mi-course, il avait bel et bien la deuxième position en ligne de mire mais s’est heurté au mur constitué par un Marini notoirement coriace à dépasser.

Leur confrontation s’est finalement terminée par un contact dont tous deux se sont accusés mutuellement et qui a logiquement causé une cassure dans leur course respective. « Si j’avais pris mon virage normalement à ce moment-là, l’histoire aurait peut-être été un peu différente, mais on ne le saura jamais », a regretté à ce sujet le pilote espagnol, sans toutefois cacher sa frustration sur le reste de ses difficultés du jour.

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« Le rythme était super lent, vraiment super lent. On a vu que certains pilotes qui n’avaient pas le rythme pendant le week-end se sont battus pour le podium, alors je ne comprends pas. Il est vrai que Pedro devait exploiter ses chances au maximum et je comprends ce qu’il a essayé de faire, il a essayé de ralentir la course. Mais s’il fait ça, il faut qu’on trouve une solution pour essayer de le dépasser et d’imprimer notre propre rythme. »

« Avec le réservoir plein, un pneu avant usé et le medium à l’arrière, j’ai fait des 1’30″5-1’30″6 pendant tout le warm-up. On n’aurait peut-être pas pu reproduire ce rythme pendant la course, mais on pouvait faire plus, pas une course en 1’31″8-1’31″9. C’était super lent. »

Encore très proche de Pedro Acosta et donc du podium à six tours de l’arrivée, Raúl Fernández n’a plus tenu le rythme du pilote KTM, sur qui il a perdu deux secondes et demie dans les dernières boucles. Souffrant de la dégradation de son pneu arrière, il a aussi été repris par Brad Binder puis Luca Marini, expliquant qu’il ait reculé au sixième rang.

« Bien sûr, une sixième place c’est positif pour moi et pour l’équipe, mais quand je vois comment on a travaillé pendant le week-end, ça n’est pas suffisant. Désolé, mais ça n’est pas suffisant », pestait-il alors. « Merci à mon équipe parce qu’ils ont toujours cru en moi. Quand j’essaye de suivre une voie, ils essayent toujours de me suivre. Ils m’ont toujours soutenu dans les mauvais moments. »

« Je suis content chez Aprilia, ils travaillent vraiment bien, mais au final le résultat ne traduit pas ce qu’on méritait pour ce week-end. C’est ce que je pense, honnêtement », a ajouté Fernández. « On réessayera. Évidemment, je pense qu’on méritait plus que ce qu’on a obtenu aujourd’hui, mais il nous reste quatre opportunités pour retenter notre chance. »

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