« Les Américains obtiendront le Groenland par la force si nécessaire. Toutes les options sont sur la table », a assuré Donald Trump, ce dimanche 30 mars, lors d’une interview à NBC News. Une déclaration de plus pour le président républicain des États-Unis, coutumier du fait depuis son arrivée à la Maison-Blanche, le 20 janvier dernier.

« La période que nous vivons est une période historique, un basculement et elle est grave et dangereuse« , tranche Thierry Breton, ancien commissaire européen au marché intérieur, invité du Grand jury RTL – Le Figaro – Public Sénat – M6. « Elle doit nécessiter de [l’Union européenne] de l’unité, de la détermination et un esprit de résistance. Parce que l’Europe est seule face à la Russie, face à la Chine, mais désormais seule face aux États-Unis », poursuit-il.

Pour ce faire, « l’Europe doit être unie ». Thierry Breton appelle également à « élargir l’Union européenne » qui ne « suffit plus ». « C’est dans ce contexte qu’il faut saluer l’initiative menée conjointement par le Premier ministre britannique Keir Starmer et le Président Emmanuel Macron de réunir cette coalition des volontaires qui élargit tous ceux, comme les Européens, qui se sentent concernés et attaqués », développe l’ex-commissaire européen au marché intérieur.

Cependant, il apporte une nuance, car il sait que Donald Trump est un habitué de ces sorties polémiques, mais il revient parfois sur ses déclarations. « Il envoie les bouchons un peu loin parfois puis revient un peu en arrière pour donner le sentiment que la partie adverse a obtenu gain de cause« , explique-t-il.

Les États-Unis, un « rival »

Mais maintenant que Donald Trump lorgne sur le Groenland, un territoire lié à l’Union européenne, les États-Unis sont-ils toujours un allié ? « Il y a un sondage qui a posé cette question aux Européens. Et en majorité, ils ont répondu “non”. Les Canadiens, en une très grande majorité, disent “non”. » 

Thierry Breton apporte une réponse un peu moins tranchée. « Je considère que les États-Unis sont un allié dans le cadre de l’OTAN, car l’OTAN a précisément été bâti pour répondre ensemble à des agressions et il existe un traité pour ça. En revanche, en dehors de l’OTAN, non, c’est clair que ce n’est plus un allié. Ça peut être un partenaire, et on le souhaite, mais c’est un rival », estime-t-il.

Cependant, Thierry Breton « plaide » pour que les États-Unis restent dans l’OTAN. « Et je pense qu’ils resteront parce qu’ils ont un intérêt, y compris pour vendre leur arme », juge-t-il. Il appelle en revanche les pays de l’Union européenne à augmenter « très sensiblement » leur part dans l’OTAN. 

C’était, d’ailleurs, la demande de Donald Trump lors de son premier mandat. Ce dernier menaçait l’Europe de ne plus la défendre en cas d’agression si elle n’augmentait pas à 2% sa contribution à l’OTAN. « Aujourd’hui, nous avons enfin décidé de monter à 2%, peut-être même 3 ou 3,5 % », se réjouit-il. Selon lui, l’Europe doit désormais entrer dans une phase de « transition » et de « résistance » afin de monter « très vite le pilier européen de l’OTAN au sein de l’OTAN pour préserver ce qui est encore préservable », conclut Thierry Breton.

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