Disney croyait réveiller un monstre oublié avec Tron Ares, mais c’est une bête mal en point qu’il a ressuscitée. Et la presse américaine a copieusement démoli le film.
Sorti en 1982, le premier Tron reste l’un de ces films cultes qui n’ont jamais été des machines à billets. Avec un budget estimé à 17 millions de dollars pour un box-office d’à peine 33 millions, le film a été rapidement rangé dans le bac des curiosités coûteuses. Quant à l’extraordinaire opéra cyberpunk Tron L’héritage, avec un budget colossal de 170 millions, il n’a rapporté « que » 400 millions dans le monde, soit un très modeste retour sur investissement pour un blockbuster Disney.
En remettant le couvert avec Tron : Ares, Disney sait donc qu’il joue avec le feu. Le risque d’un flop massif flottait déjà au-dessus du tournage, d’autant que l’équipe artistique n’était pas franchement rassurante, avec Joachim Rønning (heureux yes man de blockbusters tièdes comme Pirates des Caraïbes 5 ou Maléfique 2) à la caméra et le gourou de secte Jared « Morbius » Leto en tête d’affiche, alors qu’il traîne plusieurs accusations de comportements inappropriés.
Et ça n’a pas manqué, Tron : Ares est un énorme ratage. À la projection presse, nos valeureux Geoffrey et Mathieu ont souffert mille tourments pour survivre à ce Tron 3. Et la critique américaine a aussi déglingué Tron : Ares. Revue de presse.
Une presse énervée contre é-Tron Ares
« Tron : Ares a le cachet visuel d’un jeu mobile et la profondeur thématique d’une flaque d’eau — au point de faire passer le pitch du film original de 1982, dans lequel Jeff Bridges se faisait aspirer dans un ordinateur, pour une œuvre philosophique. » Independent
« Contrairement à Tron : l’héritage, qui ressemblait à une attraction futuriste lancée à pleine vitesse, Ares est un reboot mollasson et sans inspiration, qui passe son temps à sur-expliquer un scénario aussi alambiqué que prévisible. » The Verge
« Tron : Ares n’est qu’un chaos visuel, un film qui pioche dans tous les grands classiques de la science-fiction sur l’IA sans jamais creuser plus loin que la surface. C’est stylé, bourré d’action et d’idées séduisantes, mais émotionnellement creux. » Zach Pope Reviews
Jeff Bridges dans le rôle de Casper le gentil fantôme
« Alors que le film original de 1982 donnait l’impression d’avoir une génération d’avance, la nouvelle tentative de Sean Bailey pour transformer Tron en franchise ressemble surtout à un exercice de nostalgie un peu mécanique. » Variety
« Tron : Ares affiche des effets visuels de haute volée, mais avec des dialogues inintéressants au service d’un scénario qui singe grossièrement la saga Terminator. Les acteurs, eux, semblent pris en otage. Quant à Jeff Bridges, il débarque cinq minutes en robe de moine futuriste et rejoue The Big Lebowski. » Culture Mix
« En regardant Tron : Ares, on prend surtout conscience à quel point cette franchise a épuisé jusqu’à la corde sa propre métaphore. » New York Magazine/Vulture
Vite Greta, tire-toi de là !
« Tron : Ares n’est qu’un recyclage de poncifs et de vieilles ficelles, sans jamais rien proposer à la hauteur du spectacle qu’il prétend offrir, ni de la présence de Trent Reznor à la bande-son. » Flickering Myth
« Tron : Ares donne l’impression d’une franchise passée à la machine à laver des studios : tout ce qui faisait son identité a été rincé, essoré, et expédié dans le siphon. » Lyles’ Movie Files
« Un thriller de science-fiction épuisant, surproduit, nauséeux et interminable. Un long clip musical qui se déguise péniblement en film. » NYC Movie Guru
Un Power Ranger version Jeanne Mas
Tron Ares n’est pas simplement un échec esthétique ou narratif selon les critiques américaines : c’est une alerte pour toute licence qui se croit immortelle. Ressusciter un monstre sacré du cinéma des années 80 exige bien plus qu’un retour aux néons et aux cycles, il faut un cœur, une âme, de l’audace. Or, en l’état, ce nouveau chapitre n’a aucun des trois. Sur Metacritic, il affiche une moyenne de 50/100.
Si vous voulez vous faire du mal, Tron Ares sera dans les salles françaises à partir du 8 octobre 2025.