Par
Margot Nicodème
Publié le
9 oct. 2025 à 12h00
Au tribunal correctionnel de Lille (Nord), il n’a fait que minimiser ses actes : il a bien levé des rideaux métalliques, il a bien ouvert des portes, tout ça en pleine nuit, mais il n’est jamais vraiment entré dans les commerces et entreprises pour les cambrioler. Pourtant, cet homme, reconnu travailleur handicapé, était bien jugé ce mardi 7 octobre pour quatre faits de vol par effraction entre le 18 avril et le lundi 6 octobre 2025, dont le dernier s’est passé dans une bijouterie du centre outlet McArthurGlen à Roubaix (Nord). Pour une intrusion sur un chantier, où il a tenté de revendre à un automobiliste au hasard les caisses à outils fraîchement dérobées, il comparaissait avec un complice. Prison ferme pour les deux.
Il soulève le rideau du restaurant, dit que la porte est ouverte mais précise n’être pas entré
Avec une trentaine de mentions à son casier judiciaire, principalement pour des vols et vols avec violences, le prévenu de 48 ans a un impressionnant parcours de délinquance. Addict à la cocaïne, on lui donnerait facilement 10 à 15 ans de plus. Depuis 2015, il est reconnu travailleur handicapé et n’a plus jamais eu d’emploi.
En 2025, il a multiplié les vols par effraction à Roubaix : dans un restaurant en avril, dans une pharmacie en août, dans une entreprise de construction installée sur un chantier le 5 octobre et enfin, dans une bijouterie Swarovski le 6 octobre, 3 heures à peine après s’être fait interpeller sur le chantier. Remis en liberté car son état de santé n’a pas été jugé compatible avec la garde à vue, il s’est empressé d’aller à McArthurGlen dans le but de cambrioler l’enseigne. Seconde visite au commissariat de Roubaix dans la même nuit, avec son audience le lendemain, le 7 octobre.
La présidente du tribunal reprend les délits dans l’ordre.
Le 18 avril dernier, l’individu s’introduit dans un restaurant peu avant 1 h. Il a pour cela cassé un volet. 55 € sont volés dans la caisse cette nuit-là ; la vidéosurveillance permet de retrouver rapidement l’auteur, le prévenu, qui transporte un couteau à cran d’arrêt. Au tribunal, 6 mois plus tard, il affirme « n’avoir rien à voir avec le vol ». Il reconnaît toutefois « avoir soulevé le rideau [du restaurant]. Mais la porte n’était pas fermée, et je ne suis pas entré à l’intérieur. » Une ligne de défense qui pose question.
Tout juste sorti de garde à vue, il commet à nouveau un vol avec effraction chez Swarovski
Même topo, dans une pharmacie roubaisienne le 15 août dernier. Avec un complice – pas celui qui est jugé à ses côtés ce 6 octobre – il pénètre dans le commerce à 1 h 15, et vole notamment 8 bouteilles de lait protéiné, du riz-au-lait, des boîtes de vitamines… Pour un préjudice d’environ 50 €. Le prévenu avait la veille volé les clés de la pharmacie sur le comptoir, et y était retourné à l’abri des regards.
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Dernière nuit de délits à son actif, les 5 et 6 octobre derniers. À 23 h 55, il pénètre avec son complice jugé à ses côtés cette fois sur un chantier. Les deux cassent un volet, dégradent des fenêtres de plusieurs bungalows occupés par une société de construction. Ils repartent avec deux caisses à outils, une perceuse… qu’ils tentent de revendre immédiatement. En effet, ils vont en pleine nuit arrêter un automobiliste qui passait là par hasard, et vont lui proposer le tout « pour 400 – 500 €», est-il raconté au tribunal.
Arrêtés par la police municipale, les deux hommes sont conduits au commissariat de Roubaix. Seulement, le principal intéressé de 48 ans est reconnu inapte à subir une garde à vue, et est remis en liberté. Il retrouve vraisemblablement de sa vigueur, puisque la même nuit, vers 4 h, il cambriole la bijouterie Swarovski de McArthurGlen. Il fait céder la porte à coups de « grands coups de pied », comme le révèle la vidéosurveillance des lieux. 200 € et un ordinateur portable sont emportés.
Il implore le tribunal de ne pas l’envoyer en prison, de peur de perdre son appartement. Son complice, seulement poursuivi pour le vol sur le chantier, est lui aussi un toxicomane. Ce dernier est condamné à 6 mois de prison ferme, avec mandat de dépôt.
Le quadragénaire impliqué dans les quatre vols par effraction, lui, écope de 12 mois de prison ferme, avec mandat de dépôt également.
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