Dans le cadre des journées ateliers portes ouvertes (JAPO) qui ont lieu les 11 et 12 octobre à Sète, Midi Libre est parti à la rencontre de Flavien Couche, un artiste peintre qui a redécouvert le goût de l’exposition en s’installant sur l’Île singulière.

Un grand canapé, de jolies chaises jaunes et un chevalet avec une toile posée dessus, au milieu d’un salon. Une pièce de vie qui ne cache aucun mystère. Et pourtant, en s’attardant sur les détails : une palette, des pinceaux, des chiffons parsemés de petites taches de peinture. Des toiles accrochées de-ci de-là, encadrées et posées sur des bureaux et même imprimées sur des coussins. Aucun doute, il s’agit d’un atelier d’artiste. Celui de Flavien Couche et il sera ouvert au public de Sète les 11 et 12 octobre.

Quinze ans de salariat avant de vivre de sa peinture

Né à Paris, ce peintre a commencé par le dessin. Fasciné de bandes dessinées, il voulait en faire son métier. Mais il s’est vite rendu compte qu’il n’était « pas bon ». Après une exposition rétrospective du fauvisme, au Grand Palais en 1999, il comprend la conception des couleurs et se consacre à la peinture. Il s’inscrit aux ateliers des Beaux-arts de Paris et fait une licence d’arts plastiques. Il se perfectionne. Mais vivre de sa peinture c’est compliqué : « Pendant 15 ans j’ai travaillé dans une solderie de livre, tout en créant des toiles, évidemment à moins grande échelle qu’aujourd’hui. Puis la boîte a coulé, et je me suis dit que c’était le moment de tenter la peinture à plein temps. »

Avant son arrivée à Sète, il y a un peu plus d’un an, Flavien Couche n’était pas du genre à présenter ses œuvres dans des expositions. Pour vivre, ou plutôt « survivre », comme il le dit, il vendait ses tableaux uniquement sur internet. « Je me suis créé un site en essayant de mettre des prix accessibles. Ma boutique s’appelle art attractif et aujourd’hui j’ai vendu plus de 350 toiles comme ça. Je me suis fait une clientèle et je trouve ça vraiment magique que les gens achètent des tableaux qu’ils ne voient pas. » Mais la belle Île singulière a réussi a éveillé son envie d’exposition et de partage : « J’ai rencontré des artistes super ici. J’ai passé 20 ans à ne rien montrer de mon travail. Mais maintenant ça y est, je suis prêt », confie Flavien.

Des œuvres pour perdre ses spectateurs

Des visages sans regards, des mélanges de formes plus ou moins géométriques et surtout de la couleur. Les tableaux de Flavien Couche interrogent et laissent libre cours à toutes les interprétations. « J’aime jouer avec la réception du spectateur. Le perdre un petit peu. Et moi-même j’ai besoin de me perdre dans mon travail. Je ne comprends absolument pas ce que je fais, je me fais guider par ma main et c’est l’inconscience de tout ça qui rend le tout super », raconte l’artiste. Flavien Couche apprécie désormais les échanges et analyses à propos de ces œuvres, surtout parce que celles-ci peuvent lui apporter un nouveau regard sur ses toiles. « J’ai presque une petite analyse sur moi-même, à moindre frais » explique-t-il en riant.

Plus de soixante ateliers ouverts

Flavien Couche n’est évidemment pas le seul artiste à ouvrir les portes de son antre. Une soixantaine de lieux participent aux JAPO à Sète, avec quelque quatre-vingt-dix artistes qui présenteront leur travail. Il est possible de retrouver des noms tels que Nicole Barondeau dans la verrerie, Andrea Vaggione dans la sculpture et les bijoux, ou encore Monique Biron dans la céramique et bien d’autres.

Les ateliers seront tous ouverts de 10 h à 18 h les 11 et 12 octobre. Pour plus d’informations, rendez-vous sur le parvis des Halles, les deux jours, de 10 h à 14 h ou au 04 99 04 76 00.

Depuis quelques mois l’artiste travaille sur une série qu’il a appelée Les divagations, une suite d’une dizaine de tableaux qui n’est amenée qu’à grandir. Depuis qu’il se professionnalise, les séries sont devenues un terrain de jeu fabuleux que Flavien Couche qualifie même « d’aventure » tant il ne sait pas où ses tableaux vont le mener. Une partie de cette série, ainsi que bien d’autres de ses tableaux seront visibles sur les Journées ateliers portes ouvertures, ce samedi 11 et dimanche 12 octobre de 10 h à 18 h. Rendez-vous chez lui, pour rencontrer son univers, son salon, sa loggia et son chat, qui font partie de ses instants de création, au 25 rue Lacan à Sète.