Flavie, 50 ans, est venue d’Aubagne, pour participer à cette performance qui était ouverte à tous sur inscription. « J’ai été attirée par l’idée de créer du dialogue et j’étais curieuse de voir comme cela allait être possible. » Elle est restée autour de la place Castellane (6e) pendant plus d’une heure avec un petit banc en bois montable.
« Cela suscitait le sourire, j’allais vers les personnes avec qui j’avais un contact visuel, et je leur disais : ‘j’ai un banc, est-ce que ça vous dit de vous assoir à côté de moi ? Et en plus j’ai une question ! » Flavie a ainsi demandé à ceux qui ont pris le temps de monter son banc et de s’y poser avec elle « ce qui était important et beau dans leur vie actuelle ». « Certains m’ont répondu juste un mot : l’amour. D’autres, la force d’être en vie. Pour les jeunes, c’était la play, l’argent et les filles (rires). »
Cette performance urbaine est l’initiative des artistes belges Els Degryse et Dieter Missiaen de la compagnie KRAK. « On veut montrer qu’il existe une autre possibilité. Dans une société idéale cette performance ne serait pas nécessaire, explique Dieter Missiaen. Il s’agit de ralentir, de se tourner vers l’autre et de rassembler les gens. Et de voir aussi dans ces échanges de regards ce qu’il reste de beau dans ce monde. » Chaque personne rencontrée dans la matinée était ensuite conviée, à 13 h, au « banquet » final, un rassemblement sur tous les bancs, pour boire un verre ensemble.
« C’était chouette de faire partie d’un mouvement et d’oser, commente Flavie, assise avec les autres poseurs de banc et leurs invités pour trinquer au son d’un violon. Je me demandais jusqu’où je pouvais aller dans l’échange pour ne pas être trop intrusive, j’ai essayé d’être à l’écoute, de laisser la place à l’autre. J’ai dit un peu de moi, si on me le demandait ensuite. »
Dernière performance ce vendredi 10 octobre sur la place Sébastopol. lieuxpublics.com