Applaudissements nourris, cris d’enthousiasme, des bravos comme s’il en pleuvait, dédicaces avec des échanges chaleureux, la Cité du Livre a vibré aux accents de la rencontre de jeunes lecteurs avec les six auteurs présents appartenant à la liste des prétendants au Goncourt des Lycéens. D’un aveu unanime, organisateurs, modérateurs, éditeurs conviés, les six écrivains présents, sans oublier Paule Constant, de l’Académie Goncourt, ont salué la pertinence des questions posées à chacun des auteurs par les représentants des six établissements concernés par la manifestation (1), emmenés par leurs professeurs très investis sur ce projet de lecture.
Nathalie Bologne, CPE au lycée de Martigues, Karine Giordana, prof documentaliste dans ce même lycée, Amélie Barbet, prof de lettres de seconde, Corine Robert, prof de lettres et théâtre à Lacordaire, Marseille, Adeline Loez elle aussi documentaliste à Marseille, ont tous signalé combien si ce fut ardu de rentrer dans un tel projet ; mais le résultat a dépassé, en termes de qualité, toutes leurs espérances.
« J’aurais adoré à votre âge participer au Goncourt des Lycéens »
« Les écrivains de cette année quittent la mappemonde du livre pour entrer par leurs textes en vous-mêmes, a déclaré Paule Constant. J’aurais adoré à votre âge participer à ce prix Goncourt des lycéens. » Deux tables rondes furent organisées. Le matin autour de Hélène Laurain pour son roman « Tambora », Ghislaine Dunant, pour « Un amour infini » et Guillaume Poix pour « Perpétuité ». Leur ont succédé l’après-midi Alfred de Montesquiou avec « Le crépuscule des hommes » consacré au procès de Nuremberg par les témoins qui y assistèrent, Charif Madjalaini – écrivain qui a vécu quinze ans à Aix avant de rejoindre Beyrouth – pour son roman « Le nom des rois » sur le Liban, et Nathacha Appanah très entourée de marques d’estime pour son livre « La nuit au cœur » dénonçant la violence faite aux femmes. Un roman qui a bouleversé Matteo de Marseille qui confie : « J’ai été si touché par ce texte, et c’est beau qu’une auteure parle de cela en invitant chacun à réfléchir avec une portée universelle. Et nous en tant que garçons on sait ce qu’il ne faut pas faire… « .
Sa camarade Mathilda lui emboîte le pas, tandis que du même lycée Lohan dit avoir ressenti de la colère envers ces bourreaux auteurs de féminicide. « Tambora » d’Hélène Laurain a beaucoup ému Romane, de Martigues : « C’est magnifique la manière dont l’autrice parle de ses filles, et j’espère que celles-ci sont fières d’elle. » Soledad, de Martigues, a trouvé le livre de Ghislaine Dunant, lumineux, chaleureux, avec une « écriture poétique et une fin plus mélancolique ». Fabio, du même lycée, a salué en Alfred de Montesquiou un écrivain possédant une écriture rythmée, « et comme nous avions travaillé des moments de cet événement raconté l’an dernier j’ai pu approfondir. » Norah, de Vence, qui a trouvé le livre de Montesquiou un peu trop long, demeure dithyrambique quant au roman de Charif Majdalani au style ample, et avoue avoir pleuré après avoir refermé le roman « La nuit au cœur » dont cette histoire antillaise « est très différente des autres ». Justine, de Marseille, a tenu à rappeler que son livre préféré était « La maison vide » de Mauvignier. Magnifique rencontre où les questions posées aux écrivains ont beaucoup tourné autour de la passion d’écrire et l’art de la construction d’un récit.
(1) : Le Lycée général et technologie Paul Vincensini de Bastia, le Lycée général et technologie Jean Aicard de Hyères, le Lycée Paul Langevin de Martigues, le Lycée polyvalent Métiers Les Catalins de Montélimar, le Lycée général et technologie Henri Matisse de Vence, le Lycée général privé Lacordaire de Marseille.