Sciences-po Strasbourg a porté plainte mercredi après la découverte de graffitis anti-israéliens et à la gloire du Hamas sur l’entrée de son bâtiment, a indiqué l’université de Strasbourg.
L’Institut d’études politiques (IEP) a porté plainte au commissariat de Strasbourg et fait un signalement au parquet pour « dégradations, antisémitisme et menaces », selon l’université. Le dépôt de plainte a été confirmé de source policière.
Un journaliste de l’AFP a constaté en fin de matinée que des slogans avaient été inscrits en lettres rouges sur les portes vitrées de l’IEP, parmi lesquels « Gloire au Hamas », « Vive le Hamas », « Mort aux colons » ou « Free Palestine ». Une inscription « Palestine vaincra » en lettres bleues sur un autre mur du bâtiment était en train d’être effacée.
Des tags « inacceptables »
Les étudiants membres du Comité Palestine Sciences-po Strasbourg ont immédiatement condamné ces tags dans un communiqué, niant en être à l’origine : « Ils ne reflètent ni nos mots, ni nos idées, ni nos actions ».
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La maire écologiste Jeanne Barseghian a qualifié, dans une déclaration à l’AFP, ces inscriptions « d’inacceptables » : « Elles constituent une apologie du terrorisme et une offense à nos valeurs républicaines ».
Un acte intolérable qui mérite des sanctions lourdes.
Les auteurs de ces tags n’ont-ils aucune honte? Alors que nous venons de commémorer les 2 ans du massacre terroriste perpétré par le Hamas.https://t.co/7TjDnJVw9r
— Fabienne Keller (@fabienne_keller) October 8, 2025
L’ancienne maire et actuelle députée européenne (Renaissance) Fabienne Keller a aussi condamné sur X « un acte intolérable qui mérite des sanctions lourdes », tandis que l’eurodéputée (Rassemblement national) Virginie Joron a fustigé des « tags antisémites et incitant à la violence ».
L’apparition de ces inscriptions intervient deux ans et un jour exactement après l’attaque sans précédent contre Israël du Hamas, mouvement islamiste palestinien au pouvoir dans la bande de Gaza, qui a entraîné la mort de 1 219 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 sont toujours otages à Gaza, dont 25 sont mortes selon l’armée israélienne.
En riposte, Israël a lancé une campagne militaire qui a dévasté le territoire palestinien, provoqué un désastre humanitaire et fait plus de 67 000 morts, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas, jugés fiables par les Nations unies.
Une mobilisation active à Strasbourg
L’ONU a déclaré l’état de famine dans une partie de Gaza et ses enquêteurs affirment qu’Israël y commet un génocide, des affirmations catégoriquement rejetées par Israël.
La situation à Gaza provoque régulièrement des débats houleux en Europe et en Amérique du Nord, sur fond de montée de l’antisémitisme.
Sciences-po Strasbourg, où comme sur d’autres campus, une mobilisation propalestinienne est très active depuis deux ans, a connu plusieurs controverses à ce sujet.
Pendant plusieurs mois, un bras de fer a opposé la direction à des organisations étudiantes autour du partenariat de l’IEP avec une université israélienne.
Cette semaine, des étudiants s’opposent à la venue, prévue jeudi, d’un ancien ambassadeur de France en Israël, Éric Danon, l’accusant d’avoir justifié les dizaines de milliers de morts à Gaza.