Le rappeur Nekfeu, de son vrai nom Ken Samaras, est désormais au centre d’une information judiciaire ouverte à Paris pour des accusations de viol, d’agressions sexuelles et de violences sur conjoint. Cette nouvelle étape judiciaire, confirmée jeudi par une source proche du dossier après des révélations de Libération, intervient une semaine après sa garde à vue, à l’issue de laquelle l’artiste avait été libéré.

Le parquet de Paris a confié le dossier à un juge d’instruction chargé de déterminer s’il y a lieu de mettre le rappeur en examen. Selon l’avocate de l’artiste, Me Marie-Alix Canu-Bernard, cette procédure permettra de replacer le débat dans un cadre juridique plus rigoureux. « L’information judiciaire apparaît être le cadre le plus adapté pour examiner les paroles des deux époux, les très nombreuses pièces et plainte produites par Monsieur Samaras. »

Décision logique pour les avocats de la plaignante

Elle souligne aussi que cette enquête doit permettre « d’examiner l’authenticité des pièces produites par Madame, mais surtout d’assainir tout ce qui se dit à l’initiative de celle-ci dans la presse et sur les réseaux depuis de trop longs mois ». Les avocats de la plaignante, Mes William Bourdon, Rebecca Royer et Hannah Kopp, saluent une décision logique au vu des éléments recueillis. « L’ouverture de cette information judiciaire constitue une conséquence absolument cohérente au regard des lourdes charges déjà réunies à l’encontre de M. Ken Samaras. »

Cette affaire s’inscrit dans un contexte tendu entre le rappeur et son ex-compagne. Depuis 2023, cette dernière a déposé plusieurs plaintes pour viol, violences et harcèlement, toutes classées sans suite par le parquet entre septembre 2023 et mai 2024. La garde à vue de la semaine dernière faisait suite à une nouvelle plainte déposée pour des faits similaires. En novembre 2024, Nekfeu avait dénoncé publiquement les « intentions malveillantes » de son ex-femme, estimant que les accusations s’inscrivaient dans un conflit autour de la garde de leur fils.

Des accusations qui divisent et une bataille médiatique

Celle-ci a été condamnée le 19 mars 2025 à deux mois de prison avec sursis pour non-représentation d’enfant à plusieurs reprises en 2024. Elle a fait appel de cette décision et sera rejugée le 7 janvier 2026 pour des faits similaires commis entre avril et juin derniers. Les avocats de la plaignante dénoncent depuis plusieurs mois « un traitement policier et judiciaire pour le moins atypique », pointant « l’asymétrie de traitement entre les faits extrêmement graves susceptibles d’être reprochés à Ken Samaras et l’attitude d’une mère qui a toujours eu le souci de protéger son enfant ».

Notre dossier sur Nekfeu

De son côté, la défense du rappeur estime que la justice doit désormais permettre de « rétablir la vérité » après des mois de tensions médiatiques. Sollicité par l’AFP, le parquet de Paris n’a pas souhaité commenter l’ouverture de cette information judiciaire.