Robert Badinter, artisan de l’abolition de la peine de mort, entre ce jeudi 9 octobre au Panthéon. Un cercueil portant le nom l’ancien avocat et ministre de la Justice, décédé en février 2024 à l’âge de 95 ans, sera transporté vers l’ancienne église du centre de Paris, mais pas son corps.
Et la raison est simple : « Ce qu’on voulait, c’est ne pas être séparés », confie Élisabeth Badinter, sa veuve, dans les colonnes de Libération. Le couple s’était promis de reposer ensemble dans le carré juif du cimetière de Bagneux (Hauts-de-Seine).
Sa robe d’avocat et trois livres
À la place du corps, Élisabeth Badinter a choisi quatre objets qui figureront dans le cercueil : la robe d’avocat de son mari, ainsi que trois livres : Idiss, écrit en hommage à sa grand-mère, Choses vues de Victor Hugo et la biographie de Nicolas de Condorcet, écrite par le couple.
Ce n’est pas la première fois qu’un cercueil entre au Panthéon sans une dépouille à l’intérieur. Cela s’était déjà produit en 2015, avec les cercueils des résistantes Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle-Anthonioz, nièce du général de Gaulle, qui étaient entrés au Panthéon sans leurs dépouilles. Ces dernières avaient été conservées dans des cimetières, à la demande des familles. À la place, une petite urne contenant de la terre, prélevée sur les tombes, avait été placée dans chaque cercueil.
Robert Badinter reposera au Panthéon au côté de Nicolas Condorcet. Le cercueil de ce dernier serait d’ailleurs vide car son corps n’a jamais été retrouvé, indique France Info.
Mais ces cas cités sont loin d’être isolés. « Il est bien difficile de dire ce que contient chaque caveau », expliquait Pascal Monnet, administrateur du Panthéon, à nos confrères en 2015. « Aucune expertise n’a jamais été faite. Pour Voltaire et Rousseau, cela demeure un mystère. Quelques ossements ont été constatés à la fin du XIXe siècle, mais sans savoir si c’était bien ceux des deux grands philosophes exhumés presque quinze ans après leur décès », poursuivait-il.