La première édition des prix MeTooMedia a notamment récompensé l’actrice et écrivaine Anouk Grinberg et le site d’investigation Mediapart pour avoir « contribué à briser le silence sur les violences sexistes et sexuelles », jeudi soir lors d’une cérémonie à Paris.
Au total, neuf prix MeTooMedia créés par l’association du même nom ont été remis à des journalistes, autrice, musicienne, média, réalisateurs ou collectif.
« Cette cérémonie est l’aboutissement du travail mené par MeTooMedia pour sensibiliser les rédactions et les milieux culturels à leur responsabilité dans le traitement des violences sexistes et sexuelles », a déclaré Emmanuelle Dancourt, présidente de l’association, dans un communiqué.
« Briser l’omerta »
La meilleure œuvre littéraire revient à Anouk Grinberg, pour son livre « Respect » (Éditions Julliard) où elle raconte les violences subies dans son enfance et le silence dans le milieu du cinéma. Le trophée du meilleur reportage audiovisuel a été décerné à Ariane Griessel, pour son enquête diffusée sur France Inter « Violences conjugales, les entendez-vous dans nos campagnes ? ».
Celui de la meilleure œuvre musicale est allé à l’un des nouveaux visages du rap français, Juste Shani, pour son titre « Princess ». Vue dans des festivals comme en première partie de MC Solaar et Youssoupha, la rappeuse a sorti cette année un nouvel EP, « Diamant noir ».
Le prix du jury, présidé par la journaliste Giulia Foïs, a été remis à Mediapart pour l’ensemble de son travail sur le sujet des violences sexistes et sexuelles. « Ces prix récompensent celles et ceux qui choisissent de voir, d’écouter, et de raconter. Mettre en lumière les violences, c’est déjà commencer à les faire reculer », a affirmé Mejdaline Mhiri, présidente de l’association Femmes Journalistes de Sport, co-organisatrice du prix.
L’association MeTooMedia, créée en 2021, lutte contre les violences sexistes et sexuelles dans les médias et la culture « afin de briser l’omerta dans ces secteurs en soutenant les victimes et en transformant les pratiques professionnelles ». Elle bénéficie du soutien du ministère chargé de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Fondation des femmes.