Par

Nicolas Zaugra

Publié le

22 avr. 2025 à 18h42

Le maire de Lyon a dénoncé ce mardi 22 avril 2025 les menaces de mort visant la présidente de l’université Lyon 2. Des controverses entourent l’établissement depuis l’intrusion, le 1er avril, d’un groupe de personnes encagoulées lors d’un cours du professeur Fabrice Balanche.

Le maire dénonce un « climat déjà tendu »

« Les menaces de mort dont elle est victime sont intolérables. Elles s’inscrivent dans un climat déjà tendu, marqué notamment par l’intrusion d’un groupe d’étudiants lors d’un cours début avril. Une atteinte inacceptable à la liberté d’enseigner », dénonce-t-il sur Facebook, se « joignant au communiqué de France Universités ».

La liberté académique est un pilier de notre démocratie. Elle implique la possibilité de débattre, de critiquer, de produire du savoir, dans le respect du cadre républicain, des personnes et des institutions. Les enseignants comme les responsables universitaires doivent pouvoir exercer leurs missions sereinement, à l’abri de toute pression ou menace. Les responsables politiques n’ont pas à remettre en cause, directement ou indirectement, la liberté académique comme la libre administration des universités.

Grégory Doucet, maire de Lyon

« Dans un contexte national et international où certains cherchent à instrumentaliser, à affaiblir la science et la recherche ou à en tirer un bénéfice personnel, il est plus que jamais nécessaire de défendre l’université comme lieu de débat, de transmission et d’émancipation », a poursuivi le maire écologiste Grégory Doucet dans son communiqué.

Enquête ouverte, plainte déposée…

Une enquête a été ouverte sur les chefs de « menace de mort sur personne chargée d’une mission de service public et harcèlement en ligne », et confiée aux policiers de la Division de criminalité territoriale (DCT), a précisé le parquet de Lyon, concernant des menaces de mort visant la présidente de l’Université Isabelle von Bueltzingsloewen.

Dans un entretien au journal Tribune de Lyon, sa présidente avait dénoncé des « faits intolérables » et la « ligne rouge franchie » par les militants s’introduisant dans le cours.

Mais elle a aussi regretté « l’emballement médiatique disproportionné » autour de l’affaire et a épinglé les « paroles affligeantes, complotistes et délétères pour l’université » prononcées par Fabrice Balanche, qui a dénoncé dans de nombreux médias « l’islamo-gauchisme » en vigueur selon lui à Lyon 2.

Depuis cet article, les prises de position pour ou contre la présidente de l’Université se sont multipliées.

Le professeur Fabrice Balanche avait quant à lui annoncé le dépôt d’une plainte et le parquet de Lyon avait aussi ouvert une enquête sur ces faits pour « entrave à l’exercice de la fonction d’enseignant ».

La Région Auvergne-Rhône-Alpes s’en mêle à son tour

Jugeant sa réaction « inadmissible », le président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes Fabrice Pannekoucke et son prédécesseur devenu conseiller spécial, Laurent Wauquiez, ont demandé au ministre de l’Enseignement supérieur une mission d’inspection sur « les dérives préoccupantes » au sein de Lyon 2.

« Nous considérons que ce n’est pas à l’université de baisser les bras face à ceux qui s’en prennent aux valeurs de la République, alors que l’université subit le double assaut de l’islamisme et de l’extrême-gauche », ont-ils écrit.

L’association France Universités, qui regroupe des dirigeants d’établissements, a au contraire apporté son soutien à Mme von Bueltzingsloewen « victime d’une polémique inacceptable et stérile sur les fantasmes de l’islamo-gauchisme et du wokisme à l’Université ».

Sans citer d’accusateurs et en condamnant les troubles causés par les militants, France Universités a dit dans un communiqué son refus « que les universités soient, une fois de plus, caricaturées et instrumentalisées à des fins politiciennes ».

Avec AFP

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