L’auteur Philippe Fouillouse est très remonté contre les organisateurs de la Fête du Livre de Saint-Étienne, et a décidé de créer un groupe de soutien des auteurs locaux de la Loire et Haute-Loire. « Les organisateurs de la Fête du livre de Saint-Étienne ne respectent pas le règlement qui dit qu’un auteur ne peut pas venir deux années de suite : huit auteurs qui y étaient l’année passée seront là cette année ! », explique-t-il.

« Le privilège qui leur est accordé est au détriment des jeunes écrivains locaux qui ont posé leur candidature. » Il évoque des « copinages » et « un manque de respect pour les lecteurs » avant de déplorer que cela « tue le talent dans l’œuf ».

« La qualité de l’ouvrage fait la différence »

Du côté de l’organisation de la Fête du livre, qui se déroule de vendredi à dimanche , la version est bien différente. « Nous recevons une centaine de demandes pour une quinzaine de places dédiées aux locaux et neuf pour des auteurs régionaux », précise Marc Chassaubéné, adjoint à la Ville de Saint-Étienne, en charge de la culture.

« Les huit auteurs cités par M. Fouillouse font d’ailleurs partie de cette deuxième catégorie. Une charte invite les libraires à sélectionner de nouveaux auteurs, mais ce n’est pas un règlement et rien ne les oblige à ne pas prendre un auteur deux fois de suite. Il est d’ailleurs très régulier que des fidèles reviennent d’année en année, comme Michel Bussi, et c’est une très bonne chose pour l’image et la qualité de l’événement ».

Pour compliquer encore la tâche, sur la quinzaine d’auteurs locaux, sept places sont réservées aux maisons d’édition locales. La sélection est donc drastique : « La sélection est faite par les libraires stéphanois et la commissaire de la Fête du livre » ajoute l’élu. « Il n’y a pas de places réservées, c’est la qualité de l’ouvrage qui va faire la différence. Philippe Fouillouse était présent en 2021. Cette année, sa candidature n’a pas été retenue comme de nombreux autres auteurs locaux. »

« Nous préférons accueillir peu d’auteurs mais dans de bonnes conditions »

Anna Jouchoux, commissaire de la Fête du Livre de Saint-Étienne, tire dans le même sens : « Nous recevons une centaine de livres locaux de toutes qualités confondues. Il y a malheureusement beaucoup de déçus. Une quinzaine d’auteurs locaux ça peut sembler peu mais c’est assez unique pour un événement comme le nôtre. Nous préférons accueillir peu d’auteurs mais dans de bonnes conditions. Nous avons la volonté de donner une rémunération égale pour tous les auteurs, locaux ou non, pour les dédicaces. Le forfait est de 100 euros pour le week-end. Nous avons d’ailleurs reçu un label national valorisant la qualité de l’accueil. C’est très positif pour l’image de la Fête du livre. »