Par

Dorine Goth

Publié le

10 oct. 2025 à 6h14

Un dramatique accident qui, selon le président de l’association de quartier, aurait pu être évité. « Il ne devrait pas y avoir autant de camions qui transitent dans la rue. On alerte depuis deux ans », ne décolère pas Bertrand Manterola, président de l’association des habitants et riverains du quartier Jean-Moulin. Mardi 7 octobre 2025, un piéton était mortellement fauché par une bétonnière qui circulait sur l’avenue Jean-Moulin, dans le 14e arrondissement de Paris. La conséquence, selon lui, d’un plan de circulation inadapté et dangereux qui, depuis 2024, congestionne la rue.

Plus de 8 000 véhicules par jour

Cette année-là l’artère, « qui n’a d’avenue que le nom », devient la nouvelle zone de transit après la mise en sens unique de l’avenue du général Leclerc pour l’installation de pistes cyclables. L’axe stratégique permettait jusqu’alors de rejoindre la porte d’Orléans depuis Alésia. « Depuis, on vit un enfer, résume le riverain. La piste cyclable aurait dû être construite sur notre avenue ».

Le trafic automobile, qui était d’environ 5 000 à 6 000 véhicules par jour est aujourd’hui de 8 400, selon les données recueillies par les riverains. « Avec des pics à 10 000 », précise l’habitant. « Ce n’est pas qu’une impression, les chiffres parlent d’eux-mêmes », martèle Bertrand Manterola.

Conséquence : la rue se trouve bien souvent impraticable. « Tout le monde roule sur le trottoir alors que le quartier compte plusieurs publics vulnérables. On a des établissements scolaires, des crèches ou encore des lieux d’accueil pour handicapés », dresse-t-il.

Interdiction des poids lourds

Depuis, plusieurs comités de pilotage ont lieu en lien avec la mairie d’arrondissement pour trouver une solution. Cet été, une partie de la chaussée a été recouverte d’un enrobé phonique, une piste cyclable a été matérialisée et des jardinières installées sur les trottoirs. « C’est insuffisant, sanctionne Bertrand Manterola. Les poids lourds continuent d’emprunter l’avenue et le trafic est encore plus encombré qu’avant. » Ce qu’il veut, c’est l’éradication de ces derniers.

Pour ça, un courrier a été adressé par la maire Carine Petit (Génération. s) au début de l’année à la préfecture de Police pour demander l’autorisation du transit des camions sur l’avenue du général Leclerc. Une fin de non-recevoir était renvoyée en juin 2025. Déterminé, Bertrand Manterola compte bien rédiger une nouvelle missive. « On va présenter de nouveaux arguments. »

En attendant, il plaide pour l’interdiction des poids lourds et des cars de tourisme sur l’avenue Jean-Moulin et la rue des plantes et la pérennisation de l’expérimentation estivale Paris Respire qui apaisait chaque dimanche la circulation. Autre source d’inquiétude, l’éventuelle installation prochaine d’un relais camion en haut de l’avenue qui ajouterait du transit dans le quartier. « On est une association apolitique, mais on compte bien mettre le sujet sur la table des prochaines municipales », prévient-il. En attendant, une réunion d’urgence a été organisée ce vendredi avec la maire d’arrondissement.

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