En 1931, pour annoncer la parution prochaine de ses Mémoires, l’hebdomadaire les Nouvelles littéraires, artistiques et scientifiques écrit malicieusement : « Mlle B. Weill a la dent dure… et de la mémoire. Si bien que de Saint-Tropez à Sanary, en passant par la terrasse du Dôme [à Montparnasse], les Mémoires de la ‘petite et grande’ Mlle B. Weill font l’objet de toutes les conversations – et que plusieurs sont un peu inquiets. »

Il aurait été étrange qu’il en fût autrement tant Berthe Weill a été l’une des protagonistes majeures de la création de son temps, qu’elle défendit résolument au moment où des noms comme Matisse, Modigliani, Picasso et tant d’autres ne disaient rien à personne. Bien renseigné, le journaliste sait que la galeriste ne taira rien des dessous du marché de l’art et de ses propres difficultés à imposer ses artistes. En introduction, elle déclare : « J’ai mis là-dedans, en vrac, tout ce que j’ai vu, tout ce qui m’est arrivé… Je n’ai pas pris soin de faire de belles phrases… J’ai mis aussi très souvent le prix des tableaux. » Sous-entendu, ceux qu’elle vendit à bon compte et qui valent aujourd’hui des fortunes.

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