Depuis Nice, il suffit de regarder la Méditerranée pour voir, certains matins, les montagnes corses se dessiner tout près. Et pourtant, pour de nombreux Corses qui y sont installés, l’île semble plus lointaine que jamais. Ce n’est pas la distance qui les sépare, mais des horaires et des rotations de ferries jugés peu pratiques et souvent épuisants. La compagnie Corsica Ferries en situation de monopole depuis 2018 sur ce port, assure la liaison maritime entre Bastia – parfois L’Ile-Rousse – et la capitale azuréenne. Un point d’ancrage historique entre le Continent et la Corse. Cette liaison maritime est donc présentée comme essentielle pour les dizaines de milliers de Corses établis dans les Alpes-Maritimes, très attachés à ce lien qui unit les deux rives.
Pour certains, la traversée devient alors un véritable casse-tête logistique, transformant un voyage censé être simple – à quelque 128 milles marins – en un parcours semé de contraintes et de fatigue.
Le complexe sentiment d’un éloignement
« Il y a une dizaine d’années, il y avait plusieurs rotations dans la semaine, et on avait le choix. Maintenant, c’est autre paire de manches », se rappelle Michel*, un insulaire installé à Nice depu…