Oui, Louis* a commis des erreurs dans l’affaire des Picasso surfacturés, a reconnu son avocat Lionel Halpérin, au 4e jour du procès qui se tient cette semaine à Genève. Mais l’ancien homme de confiance des riches collectionneurs-investisseurs au cœur de cette histoire a agi par manque de force de caractère, a assuré son conseil jeudi matin. Pas par volonté de manigancer avec le marchand d’art qui a acheté 54 tableaux pour ses clients entre 2010 et 2015, et est aujourd’hui accusé d’escroquerie par métier, suspecté de les leur avoir surfacturés. Dans cette affaire, tout le monde a eu intérêt à travestir la vérité, a affirmé Me Halpérin: ces deux prévenus (le 3e se dit ignorant d’à peu près tout), mais aussi les plaignants.
Pour rappel, ces derniers estiment que le marchand d’art, Thomas*, devait intervenir en tant que courtier, payé avec une commission de 5% des achats et 3% des ventes – pas davantage. Poursuivi pour escroquerie, gestion déloyale aggravée et abus de confiance, Thomas a toujours affirmé avoir agi en tant que marchand, dont les honoraires dépendaient de ses négociations avec les vendeurs des Picasso, Miró, Bacon ou Monet.