Le gouvernement israélien a approuvé vendredi 10 octobre la première phase de l’accord avec le Hamas. (Photo : Des Palestiniens inspectent les dégâts après une frappe israélienne sur le camp de réfugiés de Bureij, le 23 juillet 2025)

EYAD BABA / AFP

Le gouvernement israélien a approuvé vendredi 10 octobre la première phase de l’accord avec le Hamas. (Photo : Des Palestiniens inspectent les dégâts après une frappe israélienne sur le camp de réfugiés de Bureij, le 23 juillet 2025)

INTERNATIONAL – Un feu vert symbolique. Mis sous pression par Donald Trump, le gouvernement israélien a indiqué dans la nuit de jeudi à ce vendredi 10 octobre avoir approuvé la première phase de l’accord avec le Hamas, qui concerne un cessez-le-feu à Gaza et la libération des otages.

« Le gouvernement vient d’approuver le cadre pour la libération de tous les otages – qu’ils soient vivants ou décédés », a précisé le bureau du gouvernement, permettant l’entrée en vigueur de l’accord.

Cet accord, conclu la nuit précédente en Égypte, s’intègre dans un plan de paix en vingt points pour Gaza annoncé le 29 septembre par Donald Trump, après deux ans d’une guerre dévastatrice dans l’enclave palestinienne.

Selon la Défense civile de Gaza, Tsahal a donc commencé son retrait ce vendredi. « Les forces israéliennes se sont retirées de plusieurs zones de la ville de Gaza », a ainsi déclaré Mohammad Al-Moughayyir, le directeur du département de l’aide humanitaire et de la coopération internationale. A Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, « les véhicules israéliens se sont retirés des parties sud et centrale de la ville vers les zones est », a-t-il ajouté.

Cessez-le-feu et retrait de l’armée israélienne

« Dans les 24 heures suivant la réunion du Cabinet, le cessez-le-feu à Gaza commencera », avait de son côté expliqué Shosh Bedrosian une porte-parole du bureau du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, quelques heures plus tôt, lors d’une conférence de presse.

« Tous nos otages, vivants et décédés, seront libérés (au plus tard) 72 heures (après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu), ce qui nous amène à lundi », a ajouté à l’AFP Shosh Bedrosian. Donald Trump a toutefois observé que les corps de certains otages seraient « un peu difficiles à trouver ».

Dans les 24 heures suivant l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, l’armée israélienne doit aussi se retirer de zones où elle est déployée, mais gardera le contrôle de 53 % du territoire de la bande de Gaza, a poursuivi Shosh Bedrosian.

Des ministres israéliens d’extrême droite opposés à l’accord

Avant d’être validé par le gouvernement, l’accord a été validé par le cabinet de sécurité israélien. Le ministre israélien de la Sécurité intérieure, classée à l’extrême droite, Itamar Ben Gvir, s’y est notamment opposé.

« Le cœur de chacun d’entre nous se remplit de joie (…) à l’idée que tous les otages devraient être libérés (…) Cependant, parallèlement à cette joie, il est absolument interdit d’ignorer la question du prix : la libération de milliers de terroristes, dont 250 meurtriers qui devraient être relâchés des prisons, c’est un prix insupportablement lourd à payer », a écrit Itamar Ben Gvir sur X.

Plus tôt, le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, partenaire clef de la majorité de Benjamin Netanyahu, avait déclaré qu’il voterait contre cet accord avec le Hamas. « Il y a une peur immense des conséquences [résultant du fait de] vider les prisons et de la remise en liberté de la prochaine génération de dirigeants terroristes (…) », avait fustigé le ministre d’extrême droite sur X.

Trump attendu au Moyen-Orient

La libération des captifs « devrait mettre fin à la guerre », a déclaré le chef de la diplomatie israélienne, Gideon Saar, le négociateur en chef du Hamas, Khalil al-Hayya, affirmant avoir « reçu des assurances de la part des frères médiateurs et de l’administration américaine, confirmant toutes que la guerre est complètement terminée ».

« Ce qui s’est passé est un moment historique », a déclaré pour sa part le président palestinien, Mahmoud Abbas, dans entretien accordé à une télévision israélienne, dans lequel il dit souhaiter « la paix, la sécurité et la stabilité » entre les Palestiniens et Israël.

Les négociations pour la deuxième phase du plan Trump devraient commencer « immédiatement » dans les prochains jours, selon un responsable du Hamas. Celle-ci porte notamment sur un désarmement du Hamas et un retrait des troupes israéliennes. Le président américain a assuré jeudi qu’il y aurait de tels « désarmements » et « retrait », sans toutefois fournir d’échéance et précisant que la priorité était le retour des otages.

Donald Trump a également affirmé qu’il prévoyait de partir pour le Moyen-Orient : « Les otages rentreront lundi ou mardi. Je serai probablement là. J’espère être là. Nous prévoyons de partir dimanche, et j’ai hâte d’y être. »