Un chef-d’œuvre lyonnais de la période révolutionnaire, signé Joseph Chinard, est proposé aux enchères à Lyon : une occasion unique pour les collectionneurs.

La maison De Baecque & Associés organise à Lyon, le 22 novembre 2025, une vente aux enchères exceptionnelle autour d’une œuvre majeure du sculpteur lyonnais Joseph Chinard (1756-1813). Intitulée La Loi, cette statuette en terre cuite patinée de 47,5 cm, réalisée en pleine Révolution française (vers 1793-1794), représente une femme appuyée sur une table inscrite « Droits de l’Homme » et accompagnée d’un faisceau symbolisant l’unité républicaine.

Non localisée depuis plus de 110 ans, la sculpture refait surface sur le marché de l’art par sa prochaine mise aux enchères par la maison De Baecque & Associés.

Estimation : 50 000 € à 80 000 €

Cette sculpture, non localisée depuis son passage en vente à Lyon en 1913, et connue par les écrits de Salomon de La Chapelle (1896), refait surface après avoir appartenu à l’ancienne collection particulière Piégay. Son iconographie néoclassique et patriotique, alliant intellectualisme et sensualité, incarne les idéaux révolutionnaires et s’inscrit dans la série d’œuvres engagées de Chinard, fidèle aux valeurs républicaines.

La Loi – Vers 1793-1794
Statuette en terre cuite originale patinée
Porte les inscriptions « LOIX REPUBLICAINES » et « DROITS / DE L’HOMME » sur la face et le côté droit des tables des lois républicaines. H. 47,5 cm
Présence d’une étiquette lacunaire à l’intérieur : 78. Statuette de … / par Chinard. Elle représen…/ un faisceau de licteur, la main droite reposant sur les tables des lois républicaines. Terre cuite. H.47 cm/ Exposition de l’œuvre de Chinard, /aux Arts décoratifs, 1909, n°1.) Restaurations

« Le contexte politique, explique la maison aux enchères de Baecque, donne toute sa force à cette sculpture. Après un séjour mouvementé à Rome où certaines de ses œuvres antimonarchiques lui valent d’être arrêté par le Vatican en 1792, Chinard revient à Lyon, où il réalise monuments et décors révolutionnaires, dont celui de l’Hôtel de Ville pendant le siège de 1793. Ces créations lui attirent de nouveaux ennuis : accusé de provocation politique, il est incarcéré à nouveau après la chute de Lyon. »

L’artiste, plusieurs fois inquiété et emprisonné pour ses créations politiques, a marqué Lyon et la période révolutionnaire par ses statues, monuments publics et allégories républicaines (comme La République au Louvre ou L’Amour de la Patrie au musée des Beaux-Arts de Lyon).

Malgré les persécutions et les arrestations dont il fut victime, Chinard demeure l’un des artistes les plus représentatifs de la sculpture française à la charnière du XVIIIe et du XIXe siècle.

Cette redécouverte est considérée comme un événement pour l’histoire de l’art lyonnais et français, apportant un nouvel éclairage sur l’engagement politique et la virtuosité de Chinard.

En août dernier, le Metropolitan Art Musem de New York a enrichi ses collections d’un trépied en terre cuite du sculpteur lyonnais, « objet d’une rare qualité, explique La Tribune de l’Art, frayant dans le domaine de la sculpture et celui des arts décoratifs; acquis auprès d ela galerie du londonien Stuart Lochhead ».