Il lui aura fallu dix ans, de nombreuses péripéties, 60 millions de travaux, construire, démolir… le tout, sur site occupé, pour achever sa mue. La semaine dernière, l’établissement Honoré d’Urfé inaugurait la fin de la restructuration du lycée Honoré d’Urfé, à Saint-Etienne, avec des travaux d’envergure qui ont concerné la quasi-totalité des bâtiments…

Sur l’un des murs, une fresque réalisée par les graffeurs stéphanois Ella & Pitr a été inaugurée vendredi. ©JT/ If Saint-Etienne

« C’est l’un des plus anciens lycées de Saint-Etienne, qui scolarisait 75 filles à l’époque », explique la Proviseure de l’établissement, Roseline Camerlenghi, lors de l’inauguration de sa restructuration. Construit en 1894, le lycée Honoré d’Urfé accueille aujourd’hui 1 020 élèves au collège, et 1 560 au lycée, toutes filières confondues.

« C’est une restructuration importante qui a eu lieu ici, donc qui s’est faite sur le temps long. On parle d’une des plus grosses cités scolaires de la région, il fallait qu’on soit à la hauteur, rappelle Catherine Staron, vice-présidente de la Région Auvergne-Rhône-Alpes déléguée aux Lycées, à l’enseignement supérieur, à la Recherche et à l’Innovation. Cela permet aux élèves de bénéficier d’un cadre de travail à la hauteur de leurs espérances ». Mais le chantier, qui a duré dix ans, n’a pas été sans encombre…

Pandémie, recours et liquidations judiciaires

Entamés en 2014, les travaux, financés par la Région, pour une somme de près de 58 millions d’euros, ont été lourds de par l’ancienneté de la structure. En 2016, c’est d’abord le gymnase qui a été livré, suivi du collège et de l’aile Ouest un an plus tard, puis de l’aile Est en 2021, de la démolition des derniers bâtiments en 2022, de la livraison de la salle polyvalente en 2023, puis des plantations à l’extérieur à l’hiver 2024. Cela ne s’est pas fait sans peine, puisque dès l’étape des appels d’offres, des recours avaient été faits contre leurs résultats.

En 2020, c’est le Covid qui vient retarder les travaux d’un an… Enfin, l’avancée a été compliquée par la liquidation judiciaire de plusieurs prestataires du BTP œuvrant sur le chantier. « Enfin, souligne donc la proviseure qui occupe ce poste depuis quatre ans. Cela a été du travail pour nos agents aussi, avec les déménagements de classes dans d’autres lieux, la période a été compliquée car les travaux ont eu lieu en site occupé, mais nous sommes contents de la réalisation. Elle donne satisfaction à tous ».

Un plan Marshall

Désormais, le lycée propose de nouvelles méthodes d’apprentissage, ainsi que des équipements dernier cri. Ici, les élèves peuvent travailler sur Mac plutôt que PC, et il est possible d’apprendre un anglais dédié aux sciences, afin d’acquérir un vocabulaire davantage technique. Le CDI dispose d’espace détentes et cosy, propices à la lecture. Bref, tout est fait pour donner envie aux élèves, et pour qu’ils apprennent dans les meilleures conditions possibles, en accord avec leur temps. « Cela s’inscrit dans les deux plans Marshall en faveur des lycées menés par la Région depuis 2016, pointe Catherine Staron. Jusqu’en 2021, 1,5 milliard a été investi puis de 2022 à 2030, ce seront 3,2 milliards d’euros, pour les 304 établissements du territoire ». Un plan qui vise à moderniser les bâtiments, à les rendre plus accessibles, mais aussi plus performants en termes de consommation d’énergies.