Coucou, coucou Leila, coucou Nagui, coucou Riad, coucou les intermittents du spectacle.
Et bien entendu, coucou à nos chers auditeurs et auditrices sans qui nous sommes des merdes (geste de suceur).

Figurez-vous que la semaine dernière, j’ai fait ma rentrée. Oh mais je vous vois venir, rentrée ? Mais tu n’es plus à l’école ! Mais nonnnnn, c’était ma rentrée de squash.

Et c’était super sympa, j’avais un peu peur parce que c’est la première fois que dans ma vie d’adulte je m’inscris à un cours collectif et je suis pas forcément très à l’aise avec le système où on est plusieurs élèves à écouter un professeur. Et avec l’humanité en général.

Je me sens très vite jugé, faut savoir que moi j’ai été en échec scolaire quand j’étais jeune, je n’ai pas eu le bac, c’était douloureux pour moi car mon père voulait vraiment que je réussisse à l’école, mon père, il rêvait même que je fasse polytechnique.

Et je vous le dis, tu veux faire polytechnique, tu n’as pas le bac, c’est très handicapant.

Dès que le cours de squash a démarré, j’étais très stressé mais le professeur m’a mis à l’aise.

C’est Youssouf le professeur, je l’adore, il a trop la classe, il ressemble à Denzel Washington mais Youssouf il est de Romainville donc au final vachement moins américain que Denzel. On s’aime beaucoup mais je reste méfiant.

Je lui ai donc demandé ses origines. Ça n’a pas manqué, c’était Centrafrique (racisme bienveillant). Et il m’a répondu Centrafrique et donc là je lui ai dit non mais d’accord mais quel pays, il m’a dit c’est centre Afrique, j’ai dit non mais là c’est un continent. Quel est le pays ? Et il m’a dit Centrafrique et moi je ne savais pas et je me suis senti très con parce que je savais pas que la Centrafrique c’était un pays.

Alors je sais que les auditeurs et auditrices là, vous me jugez très fort, vous et aussi Leila et Nagui.

Après Leila c’est normal, hein, c’est une grande journaliste. Mais Nagui, je pensais qu’on se ressemblait plus en niveau de culture gé.

Moi j’ai honte parce que là je sais qu’en plus les auditeurs auditrices vont dire : « C’est quoi ce cliché de français ? Déjà qu’il ne connaît rien à l’histoire et c’est quoi ce cliché de français colonisateur en plus ? » Puisque j’imagine, même si je ne me suis pas beaucoup penché sur le truc, la France a forcément colonisé la Centrafrique. Mais moi je peux pas être colonisateur parce que je viens de Corse (avec l’accent) : « La Corse qui a trop longtemps a vécu sous le joug de l’état colonisateur, la France qui depuis deux saisons sur le plan politique s’est pris pour un club de foot qui vient de limoger son huitième entraîneur, en tant que descendant de Pascal Paoli, u babbu di a patria, dio vi salvi régina » (il se signe).

Allez je reviens à mon cours de squash, c’est quand même le fil conducteur de ma chronique et j’en ai marre qu’on me taxe de TDAH.

Alors on a commencé le cours, c’était très intéressant parce que Youssouf il a dit : « Vous allez passer dans l’ordre l’un après l’autre. » Youssouf nous a alors expliqué : « Un terrain de squash, c’est comme une montre, mettez votre raquette à 18h, frappez à 15h tout en positionnant votre regard à 9h. » Posez-moi la question : « Est-ce que la consigne était claire ? » ou plutôt parce que je crois que la consigne est plutôt claire : « Julien as-tu compris la consigne ? » Vous ne me posez pas la question mais je vous donne la réponse : c’est non.

Heureusement, je suis pas passé en premier. Le premier à passer il s’appelait Hyppolite, après c’est pas grave, il est pas responsable, déjà physiquement je l’aimais pas beaucoup, il avait ce physique de droite, le cliché du gars qui bosse dans la finance et qui va dire : « Oui d’accord mais qui c’est qui crée la richesse ? C’est les entreprises, c’est les patrons. » Alors non Hyppolite, déjà on dit « ce sont » et ensuite ce sont beaucoup les employés. Et là c’est le moment de la chronique où la direction de France Inter va se dire : « Hey Santini au final bonne pioche, il n’est pas que beau. »

Bref Hyppolite avait beau avoir fait HEC, c’était une merde en coup droit.

Et après lui c’était mon tour, et moi je savais que j’avais compris comment lire l’heure avec ma raquette mais j’étais quand même stressé.

J’étais comme le bon élève à l’école qui disait : « Oh mais je vais me planter », et il avait toujours 18, du coup ça me donnait envie de le planter lui.

Je fais donc l’exercice demandé par Youssouf, j’étais tellement en confiance juste avant j’ai dit : « Wait an see », et bam je le réussis, je vais être honnête, les quinze cours particuliers que j’avais pris cet été ont peut-être porté leurs fruits et légumes.

Et je peux vous dire que c’est dur de passer après moi, dur de passer après quelqu’un qui enflamme le dance floor et c’est pas Emma qui va me contredire.

Après moi ce fut au tour de Léandre, je suis désolé je vous sors des blazes, je sais ce que vous vous dites, est-on vraiment dans le 93 ? Racisme bienveillant putain je l’ai dit tout à l’heure. Vous aussi vous ne comprenez pas les consignes.

La suite à écouter et à découvrir en vidéo…