Le parquet de Strasbourg a ouvert un complément d’enquête concernant la noyade d’Enzo Weiss. En avril 2023, le jeune homme de 17 ans avait sauté dans l’Ill pour échapper à la BAC. La vidéosurveillance n’avait pas été exploitée dans l’enquête initiale.
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Soulagement pour la famille Weiss. Mercredi 8 octobre, plus de deux ans après la noyade d’Enzo, 17 ans, dans l’Ill, la procureure de la République de Strasbourg, Clarisse Taron, a demandé l’ouverture d’un complément d’enquête. L’information, révélée par nos confrères des DNA, nous a été confirmée par Me Vincent Brengarth, avocat de la famille.
Les faits remontent à la nuit du 2 avril 2023. Pour échapper à des agents de la Brigade anti-criminalité (BAC) dans le quartier de la Cité de l’Ill, Enzo Weiss saute dans la rivière. Son corps n’est retrouvé que 15 jours plus tard. Dès les premières semaines suivant la mort de l’adolescent, la famille dit « se sentir manipulée par la police » et décide de porter plainte pour omission de porter secours. La plainte est classée sans suite en janvier 2024.
Depuis, la famille n’a cessé de se mobiliser pour demander des explications. Notamment auprès des autorités. Au début de l’été, Jeanne Barseghian, maire de Strasbourg, confirme aux proches l’existence d’archives de trois caméras de surveillance dans le quartier où s’est produit le drame.
D’après l’édile, la vidéosurveillance aurait été transmise aux autorités dans le cadre de l’enquête initiale. Pourtant, la procédure n’en fait pas mention.
« Au vu de la gravité des faits, on peut s’interroger sur pourquoi [la vidéosurveillance] ne figure pas dans la procédure. Il ne s’agit pas de tirer de conclusions trop hâtives, mais c’est un élément troublant », a déclaré Me Brengarth, à France 3 Alsace. Il a ajouté « ne pas fermer l’hypothèse » d’une potentielle bavure policière, au vu des révélations de la ville de Strasbourg. « Mais il pourrait aussi s’agir d’une mauvaise transmission. »
Le conseil de la famille Weiss a demandé au parquet une copie des images de surveillance, ou à défaut, la réouverture de l’enquête. C’est la deuxième option qu’a pour l’instant choisie la procureure.
« Le parquet a pris ses responsabilités et ça doit être relevé, a relevé Me Brengarth. Dans ce genre de dossier, il faut une mobilisation très forte [des proches] car il y a une réticence systémique à admettre le principe même qu’il puisse y avoir une faute commise par des fonctionnaires de police ou de gendarmerie. »
Les suites de l’ouverture de ce complément d’enquête ne seront pas connues avant plusieurs mois.