Le Grand Port Maritime de Marseille va lancer en juillet un nouvel appel à projets visant à sélectionner un opérateur industriel pour la forme de réparation navale n°10. Avec ses 465 mètres de long et 85 mètres de large, il s’agit de la plus grande infrastructure de ce genre en Méditerranée. Le lauréat, dont la désignation doit intervenir en fin d’année, devra justifier selon le port d’une expérience « réelle et récente » dans le traitement de navires de plus de 250 mètres de long. Avec cette mise en concurrence, le GPMM cherche à compléter l’offre de réparation navale industrielle du port, constituée aujourd’hui des deux formes 8 et 9 (320 x 50 mètres et 250 x 37 mètres) dont l’exploitation a été confiée en 2010 au Chantier Naval de Marseille (société crée par la société italienne San Giorgio del Porto, originaire de Gênes).
Conforté par l’arrivée en Méditerranée d’un nombre croissant de très grands navires (65% de la flotte mondiale de grands navires de croisières y sont concentrés) et par l’absence d’offre de réparation adaptée sur la zone, le port souhaite tirer parti des dimensions exceptionnelles de la forme 10 pour se positionner sur ce marché de niche en servant en priorité le secteur de la croisière en Méditerranée puis ceux des porte-conteneurs géants ou grands vraquiers. Ainsi, les plus gros paquebots fréquentant le port phocéen dépassent 330 mètres de long, alors que les porte-conteneurs géants font plus de 360 mètres.
La forme 10 avait été construite pour les pétroliers géants (© : PORT DE MARSEILLE-FOS)
La forme 10 avait été construite pour les pétroliers géants (© : PORT DE MARSEILLE-FOS)
Le port de Marseille, qui a conquis le 1er rang français en matière de croisières en moins de 10 ans, cherche à accompagner l’essor de cette activité génératrice d’emplois et de richesses pour la ville comme pour la communauté portuaire. Plusieurs armateurs de croisières ont d’ailleurs fait connaître leur intérêt à disposer de services de réparation dans leur zone d’exploitation.
Mise en service en 1975 pour le marché des pétroliers géants, la forme 10 a vu ses perspectives d’activité rapidement contrariées par les chocs pétroliers puis par la délocalisation de la réparation navale en Asie. Elle a, malgré tout, été utilisée jusqu’en 2000 comme un équipement de secours en complément des formes 8 et 9. La forme 10 avait fait l’objet d’un appel à projets en 2007 pour lequel CMA CGM avait été déclaré lauréat. Mais la crise économique mondiale intervenue en 2008/2009 n’avait pas permis au projet d’aboutir.
On rappellera enfin que le port de Marseille-Fos bénéficie également de 6 bassins de radoub aux dimensions adaptées à la réparation navale de grande plaisance (yachts). Cette activité est assurée par les sociétés ITM et Sud Moteurs.
La forme 10 n’est aujourd’hui plus fermée (© : PORT DE MARSEILLE-FOS)