À 23 ans, Guy Boakye, dit « Mareko Scarla », est déjà considéré comme une figure majeure du narcobanditisme bien au-delà de Marseille.
Il est mis en cause par la justice dans le cadre de plusieurs affaires criminelles, soupçonné d’avoir commandité des assassinats et recruté des équipes de tueurs, notamment dans le giron du clan dit de « Yoda », le tout depuis les cellules des diverses prisons qu’il a écumées, avant son transfert, cet été, dans la nouvelle prison de haute sécurité de Vendin-le-Vieil, dans le Pas-de-Calais.
Mais ce sont des faits plus anciens de séquestration et d’actes de torture et de barbarie commis en 2020 à la cité de la Busserine, dans le 14e arrondissement de Marseille, qui ont valu à ce jeune homme d’être condamné une première fois par la cour d’assises des Bouches-du-Rhône à 25 ans de réclusion criminelle, en septembre 2023, au côté de cinq coaccusés, dont trois mineurs.
Une peine qui vient d’être aggravée en appel, ce 9 octobre 2025, à Nice, au terme d’un procès à huis clos, après que la présidente de la cour d’assises des Alpes-Maritimes a prononcé la condamnation de Guy Boakye à 28 ans de réclusion. Le seul de ses coaccusés à avoir interjeté appel, mineur au moment des faits, a lui écopé d’une peine de 15 ans.
Une victime recueillie par une patrouille de police à la Busserine
À l’époque des faits, en 2020, tout juste majeur, « Mareko », arrivé l’année précédente de région parisienne pour dealer dans les cités marseillaises, était le gérant de terrain du plan stup de la Busserine.
Avec ses subordonnés, il avait fait subir un calvaire à plusieurs adolescents, de 15, 16 et 17 ans, collégiens pressés de se faire un peu d’argent ou ados en fugue, recrutés par le réseau et finalement réduits en esclavage. Séquestrés, frappés voire torturés, l’un d’entre eux avait même été contraint à une fellation dans une cave par l’un des accusés mineurs, qui avait filmé la scène pour menacer ensuite sa victime de diffuser la vidéo sur les réseaux sociaux.
Jusqu’à ce que le 18 novembre 2020, l’une des victimes, en piteux état, se jette sur une patrouille de police pour être sauvé, mettant fin à un cauchemar, qui pour certains ados avait duré plusieurs semaines.