Les accusations d’agressions sexuelles au sein du lycée catholique Saint-Thomas-d’Aquin à Oullins, révélées vendredi 19 avril par Libération, continuent de susciter des réactions. Dans un communiqué publié ce mardi, le groupe Socialiste, Écologiste et Démocrate (SED) de la Région Auvergne-Rhône-Alpes demande une réaction politique forte.
Le quotidien national rapportait en effet que plusieurs anciens élèves de l’établissement scolaire privé, ont témoigné avoir subi des agressions sexuelles répétées de la part d’un ancien professeur de français, aujourd’hui décédé. Les faits se seraient déroulés au sein même de la classe, parfois sous les yeux d’autres élèves.
« Ce drame confirme ce que notre groupe dénonce depuis plusieurs années : une forme d’omerta persiste autour des violences sexuelles dans certains établissements », dénoncent Najat Vallaud-Belkacem, Johann Cesa, Anna Aubois et Stéphane Gemmani, signataires du communiqué.
Ces révélations font tristement écho à l’affaire Bétharram, où des faits similaires avaient été tus pendant des décennies, rappellent ces derniers.
Le groupe SED rappelle qu’en mars 2023, Stéphane Gemmani avait déjà alerté sur les conclusions du rapport Sauvé. Celui-ci faisait état de plus de 330 000 victimes d’abus sexuels dans l’Église depuis 1950, dont près de 14,5 % en Auvergne-Rhône-Alpes.
À l’époque, selon les élus, l’exécutif régional avait « préféré engager une procédure judiciaire contre Stéphane Gemmani » plutôt que d’ouvrir une enquête. Le 18 février dernier, le tribunal l’a relaxé, estimant que ses propos relevaient de « l’intérêt général ».
Estimant que « le silence n’est plus une option », les élus socialistes appellent la Région à réagir sans délai. Ils réclament la création d’une commission régionale indépendante chargée de recenser les établissements sous contrat ayant fait l’objet de signalements ou d’enquêtes pour violences sexuelles.
Ils demandent également que la collectivité assume « pleinement sa compétence en matière de lycées » en renforçant son rôle de contrôle et de prévention. Enfin, ils insistent sur la nécessité que les victimes soient « pleinement entendues, accompagnées et reconnues », et que les établissements concernés fassent l’objet d’un suivi renforcé.
« Ce combat dépasse les clivages politiques. Il engage la responsabilité de notre collectivité toute entière », conclut le communiqué.