Sora 2
Captures d’écran de vidéos générées par l’outil IA d’OpenAI Sora 2.
INTELLIGENCE ARTIFICIELLE – Un énième concurrent de TikTok, cette fois-ci avec un bonus « deepfakes » qui ne plaît pas du tout à Hollywood. Fin septembre, OpenAI a dévoilé sa nouvelle application mobile, un réseau social qui permet aux utilisateurs de partager des vidéos générées grâce à l’intelligence artificielle. La plateforme, accessible à un nombre restreint d’utilisateurs aux États-Unis et au Canada, s’appuie sur Sora 2, la nouvelle version de l’outil de création de vidéos IA de l’entreprise.
Ce réseau social est doté d’une fonction appelée Cameo, qui permet aux utilisateurs ayant vérifié leur identité de s’insérer dans n’importe quelle scène générée par Sora, indique TechCrunch. Avec Cameo, les internautes peuvent aussi autoriser leurs amis à reprendre leur apparence afin de les insérer dans des vidéos – une option inquiétante, car comme le précise Numerama, même la voix est imitée, faisant de Sora 2 un véritable générateur de deepfakes réalistes.
Les visages de personnes connues sont censés être inutilisables, à moins que la célébrité en question ait donné son consentement en partageant son propre Cameo, ajoute The Verge. Mais cela n’a pas empêché les premiers utilisateurs de Sora de générer des vidéos absurdes – et parfois terrifiantes – de célèbres personnages fictifs.
Sam Altman en train de passer Pikachu au barbecue, Mario coursé par des policiers ou encore Bob l’Éponge qui fabrique de la drogue… Dès sa sortie, Sora 2 a été inondé de parodies ou de fanfictions tordues générées par IA et bafouant le concept même de droits d’auteur. Cela n’a évidemment pas plu à Hollywood, qui s’est empressé de réagir et de mettre en garde OpenAI.
La lecture de ce contenu est susceptible d’entraîner un dépôt de cookies de la part de l’opérateur tiers qui l’héberge. Compte-tenu des choix que vous avez exprimés en matière de dépôt de cookies, nous avons bloqué l’affichage de ce contenu. Si vous souhaitez y accéder, vous devez accepter la catégorie de cookies “Contenus tiers” en cliquant sur le bouton ci-dessous.
Lire la Vidéo L’inquiétude des studios et des artistes
Comme l’explique Deadline, la célèbre agence artistique Creative Artists Agency (CAA) s’est insurgée début octobre. « OpenAI/Sora expose nos clients et leur propriété intellectuelle à des risques importants[…] Est-ce qu’OpenAI pense qu’ils peuvent juste voler ce travail, ignorant les principes universels de droits d’auteur et balayant de manière flagrante les droits des créateurs », s’est ainsi interrogé l’agence qui a réclamé, dans un communiqué, des solutions de la part du géant de la tech.
Face à la polémique, Sam Altman a pris la parole via son blog, précisant que des changements étaient en cours. « Nous allons donner aux ayants droit un contrôle plus minutieux sur la génération de personnages », a-t-il indiqué. D’après The Verge, cela signifie qu’au lieu de devoir refuser qu’un personnage puisse être repris sur Sora, ce que Disney avait fait, les ayants droit devront à l’avenir autoriser explicitement une telle exploitation.
Une réponse qui n’a pas satisfait le directeur général de la Motion Picture Association of America, Charles Rivkin. Selon Variety, ce dernier a demandé à OpenAI d’agir immédiatement pour empêcher les violations du droit d’auteur, souhaitant que l’entreprise reconnaisse sa responsabilité au lieu de laisser les ayants droit se débrouiller pour empêcher de tels dérapages.