Iskis organise notamment la marche des fiertés à Rennes
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Une baisse de dotation de 40 000 euros pour le centre LGBTI+ de Rennes. Alors que l’association avait touché 50 000 euros l’an dernier de la part de l’Etat, cette année l’enveloppe est bien plus légère : 10 000 euros. Cela s’inscrit dans un programme national de lutte contre la haine LGBT sur 3 ans, de 2023 à 2026. Cette diminution met en péril les deux salariés qui travaillent au sein d’Iskis, qui gère le centre et a même des conséquences sur les missions de l’association. « Cette somme était flêchée pour le paiement des salaires », précise Emma Guiguen, la présidente d’Iskis.
Des délais de réponse plus longs
» On a beaucoup de sollicitations, on reçoit environ une dizaine voire une quinzaine de mails par jour. Ce sont des gens qui cherchent de l’aide, qui nous proposent des projets. Ce sont des partenaires institutionnels qui aimeraient profiter de nos actions, par exemple, pour avoir une sensibilisation sur la LGBTIphobie ou sur l’accueil des personnes transgenres. Avec des salariés en moins, ces personnes vont attendre plus longtemps avant d’avoir une réponse à leurs questions ou pour avoir de l’aide alors qu’elles sont peut-être dans des situations d’urgence.
L’accueil du public va souffrir parce que la personne qui est en coordination de l’accueil peut répondre au téléphone pour les gens, par exemple, qui ne peuvent pas écrire des mails. Là, il n’y aura pas de permanence téléphonique en journée, par exemple, » détaille Emma Guiguen.
L’association a déposé un recours gracieux auprès de la préfecture d’Ille-et-Vilaine pour comprendre les raisons de cette baisse. D’autant que d’autres centres n’ont pas été impactés par cette diminution : « on est pour l’instant les seuls dans la fédération à avoir constaté une baisse aussi drastique. Le centre d’Angers a reçu 50 000 euros, comme le centre de Nantes. Qu’est-ce qui s’est passé sur le territoire d’Ille-et-Vilaine ?
Le seul centre de France a connaître une baisse aussi importante
Lorsqu’on a fait un recours gracieux auprès de la préfecture, on a demandé des documents justifiants l’utilisation de cette enveloppe. Qu’en est-il de l’enveloppe de la lutte contre les discriminations ? La préfecture ne nous a pas communiqué ces documents. On dépose ce vendredi un recours devant le tribunal administratif… pas seulement pour récupérer une subvention, mais aussi pour voir ces documents qui justifieraient de l’utilisation de cette enveloppe. Pour nous, ça nous paraît normal parce que c’est la transparence de l’utilisation de fonds publics », explique Emma Guiguen.
Sollicitée par nos soins, la préfecture d’Ille-et-Vilaine ne nous a pas répondu avant la rédaction de cet article.
Iskis a également contacté le défenseur des droits sur cette question d’équité entre les territoires. L’association recherche actuellement d’autres fonds afin de préserver ces deux emplois.