Par

Antoine Blanchet

Publié le

10 oct. 2025 à 18h06

Les douaniers le savent mieux que quiconque : les valises des voyageurs peuvent cacher des surprises. Ricardo B. est une confirmation de cette règle. Contrôlé à la gare de l’Est (Paris) en février 2024, ce ressortissant mexicain transportait en toute illégalité des espèces de reptiles protégées par la législation. Les lézards, convoités des trafiquants, étaient dissimulés dans des chaussettes. Ce vendredi 10 octobre 2025, le tribunal correctionnel a condamné l’individu, absent, à 10 mois de prison avec sursis. Il devra aussi s’acquitter d’une amende de 10 000 euros. 

Un vivarium dans la valise

C’est en revenant d’un voyage à Stuttgart que ce commerçant Mexicain s’est fait prendre le pied dans les écailles par les douanes. Dans ses chaussettes, des boîtes et des sacs de toiles se cachaient un vrai vivarium : 21 espèces dont quatre iguanes et six lézards crocodiles de Chine. Tous sont reconnus comme espèces protégées. En plus des bestioles, un pactole. Une somme de 15 000 euros est saisie par les agents.

Auditionné, le propriétaire des reptiles ne perd pas son sang-froid. Il explique être venu du Mexique pour acheter ces animaux. L’obtention de ces lézards est une envie personnelle. C’est via un forum que Ricardo B. a fait la connaissance d’un vendeur. Un rendez-vous est fixé dans un parking souterrain près de la gare de Stuttgart. L’argent retrouvé sur lui aurait servi à acheter les animaux. Le prix était de 1 500 euros par iguane, et 400 euros par lézard.

Dix mois de prison avec sursis

Valise avec de l’espace, Sopalin pour les déjections… Aux enquêteurs, le suspect assure avoir voulu transporter les reptiles avec précaution. L’avenir ne sera pas d’accord avec cette affirmation. Placés au sein du parc zoologique Alligator Bay en Normandie, les reptiles amaigris et déshydratés vont être frappés d’hécatombe. Neuf lézards vont mourir. Selon les expertises, le stress occasionné par le changement de températures et le transport seraient les causes des décès.

Pour la procureure, il ne faut pas s’y tromper, cette insolite trouvaille cache une industrie de la délinquance. « Ce trafic, c’est 20 milliards d’euros générés chaque année. C’est l’un des plus lucratifs dans le monde. Pour s’en convaincre, il suffit d’aller dans les aéroports de Roissy ou d’Orly. Le prévenu, il avait l’intention de revendre les lézards très chers », dénonce la magistrate. Elle demande dix mois de prison avec sursis ainsi que 9 000 euros d’amende douanière.

Finalement, le tribunal suit les réquisitions du parquet et condamne Ricardo B. à 10 mois de prison avec sursis. Il devra payer l’amende réclamée par les douanes et s’acquitter aussi de 800 euros pour deux autres contraventions. 

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