L’extension du tramway de Strasbourg vers le nord de l’agglomération, projet phare de la municipalité écologiste mis à l’arrêt fin 2024, pourra être relancée après les municipales sur la base d’un tracé amendé par une «consultation citoyenne» qui appelle à ménager les automobilistes, a dit vendredi à l’AFP la maire Jeanne Barseghian. À l’approche des élections, «ce sera à chacune et chacun des candidats de s’emparer ou pas de ce rapport», élaboré depuis plusieurs mois par 100 citoyens, a observé la maire, candidate à sa succession. En ce qui la concerne, si elle est réélue, elle endossera ces conclusions «y compris quand elles dévient du projet initial», car «tout l’enjeu, c’est de renforcer l’acceptabilité du projet futur».

En décembre, «le plus grand projet de transformation écologique et urbaine de ce mandat», comme le présentait alors la municipalité, avait été retoqué par une commission d’enquête publique, qui avait jugé insuffisante la place laissée à la voiture. Ce point avait consterné dans la majorité écologiste, où l’on y avait vu une minimisation de l’urgence climatique. Mais l’exécutif avait promis de revoir le projet, d’un coût estimé initialement à 224 millions d’euros.


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Ne pas exclure la voiture

Dans leurs conclusions rendues publiques jeudi, les membres de la convention citoyenne soulignent que le «tram nord», qui doit relier Strasbourg à ses banlieues de Schiltigheim et Bischheim, est «utile pour créer une ville équitable et viable pour les générations futures». Cependant, les aménagements inhérents au chantier «ne doivent pas systématiquement exclure la voiture», insistent les auteurs du document. «La majeure partie d’entre nous pense qu’il ne faut pas contraindre les automobilistes à abandonner la voiture, mais plutôt les inciter à prendre le tramway en premier», affirment-ils.

«Ce que nous dit cet avis, c’est qu’il faut continuer de laisser de la place à la voiture. Et d’ailleurs, je ne dis pas le contraire», a commenté Jeanne Barseghian. Comme ses prédécesseurs «depuis 30 ans», son équipe «a cherché à réduire la place de la voiture, y compris en mettant en place des mesures qui peuvent apparaître comme contraignantes, ou en tout cas qui bousculent les habitudes», a-t-elle analysé. «Là, les habitants nous demandent d’aller plus progressivement (…) Étant donné que pour moi, la priorité, c’est que ce projet de tram se fasse, je les suis à 100%».