Kendrick Lamar et Drake s’affrontent par chansons interposées depuis des années.

TOMMASO BODDI / AFP ET ROBYN BECK / AFP

Kendrick Lamar et Drake s’affrontent par chansons interposées depuis des années.

MUSIQUE – Des studios d’enregistrement aux tribunaux, la querelle entre Drake et Kendrick Lamar continue. Et le premier vient de perdre la bataille juridique qu’il avait lancée. Une juge fédérale new-yorkaise a rejeté jeudi 9 octobre sa plainte pour diffamation contre le label Universal Music Group (UMG).

Le rappeur canadien avait déposé plainte au civil devant le parquet fédéral de Manhattan en janvier dernier. Drake accusait Universal d’avoir « approuvé, publié et lancé une campagne pour faire du “buzz” viral » autour du morceau Not like us de Kendrick Lamar, succès planétaire dans lequel son rival le traite de « pédophile ».

Ses avocats accusaient notamment UMG d’avoir utilisé des « bots » pour gonfler la popularité de la chanson et d’avoir usé de « pratiques commerciales trompeuses et de publicité mensongère », comme un arrangement avec Spotify pour augmenter les recommandations du nouveau titre.

La juge Jeannette Vargas a décidé de rejeter cette plainte sur le fait que les accusations portées par Kendrick Lamar dans sa chanson relèvent de l’« opinion » et ne sont donc pas passibles de poursuites.

« Dès le départ, cette plainte constituait un affront envers tous les artistes et leur expression créative, et n’aurait jamais dû voir le jour », a réagi dans un communiqué un porte-parole d’Universal Music Group, « satisfait du rejet de la plainte par le tribunal ».

Drake vs Kendrick Lamar

Bien qu’ils partagent le même label, UMG, Drake et Kendrick Lamar, 38 ans tous les deux, s’en sont pris l’un à l’autre dans plusieurs morceaux au vitriol en 2024 — une pratique classique du hip-hop.

Drake (Aubrey Drake Graham de son vrai nom) estimait qu’en faisant la promotion de Not like us, succès autant auprès de la critique que sur les plateformes de streaming, leur maison de disques commune avait fait le choix du « profit de l’entreprise sur la sécurité et le bien-être de ses artistes ». Drake dénonçait le fait d’avoir été la cible de « menaces physiques » — des coups de feu ont blessé un vigile de sa propriété à Toronto en mai 2024 — et d’être « bombardé par du harcèlement en ligne ».

Dans son communiqué, UMG se « réjouit de poursuivre son travail afin de promouvoir avec succès la musique de Drake et d’investir dans sa carrière ». La réciproque est loin d’être vraie : via un porte-parole, le rappeur a annoncé son intention de faire appel de la décision de la juge. La bataille continue.