Vie quotidienne. Jeudi 9 octobre, parmi les 1 000 étudiants chaumontais, plus de 200 se sont retrouvés aux Halles à l’occasion d’une soirée d’accueil, organisée par la Ville. De Nancy, de Rennes ou de Nouvelle-Calédonie, certains jeunes sont venus de loin. 

Jeudi 9 octobre au soir, aux Halles, l’ambiance était bien différente de celle du marché du samedi matin. Entre 200 et 300 étudiants étaient réunis pour une soirée organisée et offerte par la Ville. Comme Lola, beaucoup de jeunes n’ont pas choisi de poursuivre leurs études post-bac au chef-lieu de la Haute-Marne. « Je viens de Nancy. C’est Parcoursup qui m’a dirigée vers Chaumont. Si je connaissais la ville de nom, je n’y étais jamais venue. Pour ne rien vous cacher, le DNMADE (diplôme national des métiers d’art et du design) Signalétique et scénographie du lycée Charles-de-Gaulle faisait partie de mes derniers vœux. J’en avais fait une vingtaine. » La jeune Nancéienne venait donc à reculons dans la ville du graphisme. « Avant de partir de chez mes parents, je me suis demandée ce que j’allais y faire et y trouver. Je m’étais dit que j’allais revenir à Nancy toutes les deux semaines. »

Est-ce que ce sentiment l’a poursuivie ? La réponse est non. « Finalement, je ne regrette pas de faire mes études à Chaumont. Une grande ville s’accompagne de beaucoup de bruit. Ici, j’y ai retrouvé le calme. C’est très apaisant. Depuis mon arrivée en août, je ne suis revenue chez moi qu’une seule fois. À Chaumont, quand ça bouge, ça bouge réellement. Je suis tombée sur des gens très accueillants. Très vite, je me suis sentie comme un petit poisson dans l’eau. Il y a une vraie communauté d’étudiants soudée. Nous sortons et organisons beaucoup de soirées. Mes week-ends sont chargés. »

Manque d’activités pour les jeunes

Si certains étudiants viennent du Grand Est, d’autres ont changé de région, voire d’hémisphère. C’est le cas de Sabrina et de Syrielle. « Je viens de Rennes. Après mon baccalauréat professionnel, je suis partie en licence mention humanités à Lille. Ce cursus ne m’a pas convenu. J’ai décidé de me réorienter vers un BTS services et prestations des secteurs sanitaire et social (SP3S). Via Parcoursup, j’ai été prise au lycée Edmé-Bouchardon. Comparé à Lille, Chaumont n’est pas très animé. À part quelques grands événements, il n’y a pas grand-chose pour les jeunes tout au long de l’année. C’est un sujet dont la Ville devrait s’emparer. Je n’ai pas de famille ici. Heureusement, je me suis fait une bande d’amis », raconte Sabrina. La jeune femme évoque également l’absence de prix étudiants dans les commerces.

Parmi les amis de Sabrina, se trouve Syrielle. Âgée de 21 ans, elle est arrivée à Chaumont en 2024. « Jusqu’au bac, j’ai fait mes études en Nouvelle-Calédonie. Mon bac pro GA (gestion et administration) en poche, j’ai commencé à travailler afin de financer mes études. Après, je suis partie en métropole pour suivre un BTS assurance à Amiens. Si au début, je m’y plaisais, la perspective de travailler uniquement dans un bureau ne me réjouissait pas plus que ça. » Elle a donc décidé de se réorienter vers un métier plus humain. « J’ai été prise en BTS SP3S au lycée Bouchardon. Depuis mon arrivée à Chaumont, je me suis fait un groupe de bonnes amies. Nous passons de bons moments au K32. Nous organisons souvent des sorties. Ce week-end, nous allons au parc d’attractions Nigloland. Le problème de Chaumont, c’est qu’il y a peu d’activités pour les jeunes. C’est dommage de devoir aller à Dijon, à Troyes ou à Reims pour nous divertir. Je pense qu’il y a une communauté d’étudiants assez importante pour avoir des projets de divertissements », conclut Syrielle.

Corentin Gouriou