Par

Charlotte Lesprit

Publié le

10 oct. 2025 à 19h32

Frédéric Bousquet a plus d’une facette, comme les vinyles qu’il vend depuis 2003. Disquaire itinérant le jour, il se transforme, une fois les lumières tamisées et les platines installées, en DJ Super Love la nuit. Un nom qui fait référence à son activité principale : la vente de disques à travers sa petite entreprise d’indépendant nommée Fred Super Love Disc. La référence à l’amour est inévitable… Une passion dévorante qui a commencé dans les années 1990, avant qu’il en fasse son métier au tournant des années 2000. Depuis, l’amateur est devenu une figure locale du vinyle avec des milliers de références. Une sélection que les curieux pourront explorer samedi 11 et dimanche 12 octobre au Fifib Market. Actu Bordeaux a plongé dans ses bacs, mais aussi dans son quotidien.

Le Bordelais vit de sa passion depuis 22 ans. Sur son stand, place Jean-Moulin, à deux pas de l’hôtel de ville, où il se rend en moyenne trois fois par semaine (les mardis, mercredis et parfois le week-end) : Frédéric Bousquet propose 1 500 à 2 000 références, entre chansons françaises, soul, funk, rock mais aussi métal.

Je suis un bon généraliste, proposant du pointu et du mainstream. Sur mon stand, on trouve des bons classiques dans tous les genres.

Frédéric Bousquet
disquaire itinérant

Depuis le début, le disquaire a choisi de travailler à son compte en voguant de festivals en marchés avec son camion rempli de bacs à vinyles. Reggae Sun Ska dans le Médoc, Garorock à Marmande, Théâtre de rue à Aurillac (Cantal), Frédéric Bousquet trimballe et déballe dans tous les lieux qu’il apprécie jusqu’à pousser le voyage de l’autre côté des frontières comme en Belgique.

Ce qu’il lui plaît dans l’itinérance ? La liberté. « J’y vois une forme d’indépendance qui me laisse le temps de faire de la musique à côté, sans être contraint par les horaires fixes d’un magasin ou encore la pression financière que les charges peuvent entraîner. »

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« Taylor Swift, elle va tout vendre »

À Bordeaux, place Jean-Moulin, Frédéric Bousquet peut compter sur une petite clientèle d’habitués mais surtout sur les touristes. « Il y a beaucoup de passage », commente celui qui préfère désormais ce petit coin de marché municipal du plein centre au quartier Saint-Michel. Mais qui achète des vinyles ?

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Objet de collection pour certains mais aussi chouchou des labels indépendants, ce dernier connaît une résurgence depuis quelques années. Le 33 tours né en 1948 ne s’invite pas que sur les platines des plus nostalgiques.

« Parmi mes habitués, pas mal de jeunes s’y intéressent mais ils vont surtout acheter un vinyle qu’il connaisse », poursuit le disquaire qui évoque « une recrudescence » de l’objet culte.

Un retour en force que même les fans de pop s’arrachent : « Taylor Swift, elle va tout vendre ! », commente-t-il. Ce qui n’est pas sans difficulté pour certains groupes qui attendent en moyenne six mois avant que leurs vinyles soient pressés.

« Un artiste populaire va éditer une grosse quantité de vinyles, ce qui monopolise pas mal les usines de fabrication, complète Frédéric Bousquet. De ce fait, les maisons de disques indépendantes se retrouvent sur des listes d’attente alors que leurs groupes seraient prêts à partir en tournée. »

« Je garde des bacs à 5 et 10 euros »

Outre ces embouteillages dans les usines, le disquaire itinérant explique que « les ventes de vinyles ont atteint des sommets pendant la crise du Covid-19″. Une forte demande alors que l’approvisionnement en matières premières rencontrait des difficultés, voire des pénuries.

Un tout qui se répercute forcément sur les prix. Dans les bacs de Frédéric Bousquet, un vinyle neuf se vend en moyenne 30 euros. « J’en garde à 5 et 10 euros, et même les deux à 15 euros afin d’équilibrer », ajoute-t-il. Outre les marchés, ce dernier vend également ses trouvailles sur un site répondant au nom de Discogs. Si toute sa discothèque y est référencée, il reconnaît que là encore l’actualité est venue tout chambouler.

« Depuis le Brexit et le retour de Trump aux États-Unis, beaucoup de choses deviennent difficiles à vendre », regrette-t-il. En cause : les frais de douane ajoutés aux coûts de port. « Parfois, ça passe, parfois pas. Ça limite les ventes en ligne. »

C’est en partie pourquoi Frédéric Bousquet aime se retrouver chaque semaine place Jean-Moulin, mais aussi lors des événements incontournables de la vie culturelle bordelaise notamment avec Allez les filles. Cette semaine, il sera présent samedi 11 et dimanche 12 octobre, cour Mably, pour le Fifib Market. Ce village, rendez-vous des cinéphiles, sera le lieu de vie, de rencontres et de fête du festival.

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Les plus noctambules, eux, peuvent le retrouver derrière ses platines. Il a notamment passé ses pépites au Blonde Vénus ou il est possible de faire appel à ses services pour d’autres événements privés.

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