Ce vendredi 10 octobre 2025, Stéphane Séjourné, le commissaire européen à l’industrie était en déplacement à Dunkerque, sur le site d’ArcelorMittal. Il a demandé aux sidérurgistes d’investir en Europe, quelques jours après l’annonce du plan acier de la Commission européenne.

“Nous avons fait une part de notre travail, à vous aussi de faire le vôtre », assure Stéphane Séjourné. Le commissaire européen à l’industrie était en déplacement à Dunkerque, sur le site d’ArcelorMittal, ce vendredi 10 octobre. Quelques jours après l’annonce du plan acier de la Commission européenne, il a donc demandé aux sidérurgistes d’investir en Europe.

Sauver la sidérurgie européenne

L’objectif de ce plan acier : tenter de sauver la sidérurgie européenne qui traverse une grave crise et subit de plein fouet la concurrence étrangère, notamment chinoise. Ces dix dernières années, le secteur a perdu plus de 100 000 emplois, 18 000 sur la seule année 2024. Le plan acier prévoit de diviser par deux les quotas d’acier gratuit venant de l’étranger. Désormais, seuls 18 millions de tonnes d’acier pourront entrer en Europe sans droits de douane, soit 10 % du marché, contre 20 % avant le plan. La Commission européenne prévoit également de doubler les tarifs douaniers (de 25% à 50%) pour s’aligner sur le Canada et les Etats-Unis. “Nous ferons la chasse aux tricheurs puisque la clause de sauvegarde intègre des points pour éviter les contournements beaucoup trop nombreux cette année, notamment l’acier chinois”, affirme Stéphane Séjourné.

Le commissaire européen à l’industrie assure que l’impact sera “moindre” pour les consommateurs : 50 euros par voiture et 1 euro par machine à laver. “C’est le prix de notre souveraineté. Les 300 millions d’emplois directs valent bien cela.”

“Transformer cette dynamique en investissements”

« C’est mon rôle de rappeler aux industriels que l’exigence de résultats est partagée […]. Nous avons fait une part de notre travail, à vous aussi de faire le vôtre** », a plaidé Stéphane Séjourné en s’adressant au groupe ArcelorMittal. De son côté, ArcelorMittal a salué le plan européen. Mais le groupe réclame encore d’autres mesures fortes de Bruxelles, notamment une réforme du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF), qui vise à éviter une concurrence pour l’acier européen, soumis à des normes environnementales plus strictes qu’ailleurs. « Nous attendons aujourd’hui que la Commission européenne puisse confirmer les termes du MACF » avant de « confirmer notre projet sur Dunkerque », a répondu Alain Legrix de la Salle président d’ArcelorMittal France.

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Fin 2024, ArcelorMittal avait suspendu un projet d’investissement de 1,8 milliard d’euros dans la décarbonation de ses hauts fourneaux de Dunkerque. Le sidérurgiste avait affirmé en mai son intention de maintenir ce projet, sous réserve que Bruxelles concrétise ses mesures de protection de l’acier européen.