Un parterre de sable noir, des structures moléculaires où scintillent des minéraux, une sculpture de racines d’arbre percées d’aiguilles, des tableaux semblables à des morceaux de terres millénaires, des tapis aux motifs organiques où les corps aspirent instinctivement à se coucher, des couleurs qui semblent indiquer le chemin à suivre, des mots poétiques gravés à même des plaques de céramique, des globes qui font entendre une voix féminine hypnotique. Et, partout, ces cordes qui relient les éléments entre eux, comme les lignes d’une écriture mystérieuse.
Ainsi vibrent, palpitent, ondoient les œuvres à l’énergie tellurique d’Otobong Nkanga. Sans relâche, l’artiste d’origine nigériane installée à Anvers sonde les profondeurs du sol, en fouille les différentes strates pour révéler au grand jour les connexions enfouies, donnant à voir les plaies béantes des territoires, celles de leurs habitants, soulignant les liens indémêlables qui les unissent et les capacités de régénérescence du vivant. Tisseuse de liens, conteuse de récits millénaires venus du cœur de la terre, elle sème des graines d’espoir, celles d’un possible avenir, en créant des espaces emplis d’une force salvatrice communicative.
La part d’ombre d’une création lumineuse
« Mon travail consiste à réfléchir à la manière dont les choses sont reliées entre elles, à nos connexions avec notre environnement quotidien. »
Installations, dessins, photographies, tapisseries, sculptures, céramiques, performances, poèmes et pièces vocales : sa création protéiforme, lumineuse, renferme sa part d’ombre. Sous des abords séduisants se cache un récit ambivalent aux ramifications inextricables, où la tension est palpable. « Mon travail consiste à réfléchir à la manière dont les choses sont reliées entre elles, à nos connexions avec notre environnement quotidien, avec nos différentes histoires, nos multiples cultures.
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