Par
Thibault Nadal
Publié le
11 oct. 2025 à 6h40
Après plusieurs mois d’arrêt en raison des vacances scolaires, les ballets incessants des bus ont repris entre Marseille et les différentes écoles d’Aix-en-Provence. Et avec eux, des centaines de milliers d’étudiants qui relient chaque jour les deux villes majeures des Bouches-du-Rhône. Mais pour beaucoup, ces trajets se révèlent plutôt être une épreuve du quotidien. Laura s’est installée récemment dans la cité phocéenne. Ce mardi 7 octobre 2025, elle a effectué sa rentrée à Aix-en-Provence. Elle a accepté de livrer à actu Marseille son ressenti sur ces premiers voyages.
« C’est la guerre »
Comme beaucoup, Laura, 26 ans, a fait le choix de résider à Marseille malgré ses études à Aix-en-Provence. Pour cette bordelaise d’origine, ce n’est pas en raison du coût exorbitant des loyers dans la ville aux mille fontaines, mais plutôt parce que son emploi en alternance se trouve dans le 7e arrondissement.
Après plusieurs semaines d’attente, l’étudiante se montrait impatiente d’effectuer sa rentrée. Elle a vite déchanté et découvert la « guerre » promise par une amie qui avait par le passé déjà expérimenté ces trajets.
31 bus circulent toute la journée
C’est une des promesses de la Métropole qui gère cette fameuse ligne 50 : un bus relie les deux villes toutes les cinq minutes. Sauf que ce sont entre 13000 et 18000 personnes qui l’empruntent quotidiennement, selon les derniers chiffres fournis en début d’année 2025 et relayés par Ici Provence.
Sur les quais de la gare Saint-Charles (1er), peu importent les heures (en horaire de pointe), il y a toujours du monde. « J’arrive à 7h20 et il y a déjà la queue », assure Laura qui confie avoir assisté à certaines scènes qui peuvent prêter à sourire avec des personnes qui multiplient les ruses pour être sûr d’avoir le suivant. « Si on se met là-bas et qu’on passe devant eux, c’est bon », a-t-elle entendu de la bouche d’autres étudiants.

À la gare de Saint-Charles de Marseille, les bus pour Aix-en-Provence partent toutes les cinq minutes en heure de pointe. (©Document remis à actu Marseille)
L’étudiante en motion design affirme même arriver plus tôt pour partir à l’heure souhaitée de base. Pourtant, selon la Métropole, ce sont 31 bus qui circulent, dont 16 à double étage avec 94 places depuis 2018.
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Le retour vers Marseille au cœur des tensions
Mais une fois montée dans le bus, l’assurance d’arriver à l’heure est plus qu’incertaine. « Il y a tout le temps des bouchons sur la route, c’est un enfer », déplore Laura.
Là encore, la Métropole a fait des efforts ces dernières années. Une voie dédiée au bus a été créée sur un kilomètre au niveau de Septèmes-les-Vallons. « On ne l’emprunte qu’après les quartiers nord », souffle l’étudiante de 26 ans.
Pour qui le plus dur reste à venir. Selon elle, les sorties de cours à Aix-en-Provence sont plus que difficiles. « Mardi, il y avait tellement de monde que je me suis demandé comment on allait rentrer », explique-t-elle. « Des gens sont montés et ont dû redescendre pour attendre les cars suivants », poursuit-elle.
D’autant plus que, selon elle, plusieurs bus ne passent pas aux horaires indiqués, provoquant la colère des usagers. Elle assure avoir déjà assisté à des joutes verbales assez musclées entre les voyageurs.
Un collectif de parents d’élèves créé
Pour cette première semaine, Laura dresse donc un bilan plus que mitigé de son expérience. Elle réclame « plus de bus pour éviter d’attendre trop longtemps le matin et le soir ».
Ce phénomène ne touche pas seulement la ligne 50 et les usagers entre Marseille et Aix-en-Provence. La ville aux mille fontaines semble cristalliser les tensions, puisque des parents de lycéens résidant à Trets ont monté un collectif pour dénoncer des « bus scolaires et une ligne 160 trop souvent absents ou pleins ».
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