Les mobilisations se suivent et semblent se ressembler. La dernière en date organisée par le collectif de défense de la Poste du Dauphiné, ce jeudi 9 octobre, s’est soldée par une bonne nouvelle. Présente à ce rassemblement, Sandrine Runel, députée (PS) du Rhône, a annoncé : « À force de rencontres, on a obtenu qu’il n’y ait pas la fermeture du bureau de poste de la rue du Dauphiné au moins jusqu’à fin 2026, mais après ça reste en sursis, les membres du collectif restent mobilisés. »

« C’est plutôt une très bonne nouvelle », indique l’élue. Qui est aussi venue présenter sa proposition de loi « pour garantir l’accès universel au service postal et renforcer sa présence sur tout le territoire ».

Remettre au goût du jour une loi de 1990

« Aujourd’hui, on voit qu’il y a des bureaux de poste qui ferment, ce sont de logiques immobilières. Alors qu’en fait, on est sur un service public. Mais comme le groupe La Poste est devenu une société anonyme, ils ont des rentabilités qui leur appartiennent et ont une marge de manœuvre que ne peut leur imposer l’État. Moi, ce que je voudrais, c’est justement changer tout ça », indique-t-elle.

L’idée ? Dépoussiérer ou plutôt « remettre au goût du jour », une loi de 1990, en tout cas « l’adapter à la situation des grandes villes ». Elle « date un peu », argumente la députée, et impose une localisation des points de contacts postaux à 5 kilomètres du domicile ou 20 minutes « en trajets motorisés ». Depuis, les mobilités douces sont passées par là, notamment dans les grandes villes. D’où la proposition qui vise, dans les « zones urbaines denses », une localisation de ces points de contact qui « doit permettre à toute personne d’y accéder en environ quinze minutes de marche à un rythme lent, soit environ un kilomètre ».

« Ce n’est pas infaisable »

Une intention qui suppose plutôt des ouvertures de service postal que des fermetures et qui aura un coût. « Le groupe La Poste est excédentaire, les services qui fonctionnent peuvent compenser, il y a l’État aussi », répond Sandrine Runel. « En gros, il manque un milliard d’euros pour éviter de fermer tous les bureaux de poste qu’ils ont prévu de fermer. On se dit, ou on fait 40 milliards d’économie ou on investit dans les services publics. Ce n’est pas infaisable. »

Reste une question en suspens. Est-ce le bon timing pour déposer ce projet de loi ? « Je travaille avec le collectif de la poste du Dauphiné depuis l’année dernière, précise l’élue. Le 9 octobre, Journée mondiale de la Poste nous paraissait une bonne date. Comptez sur moi pour qu’elle ne tombe pas aux oubliettes, mais c’est sûr, ce ne sera pas avant 2026. »