Par

Thomas Martin

Publié le

11 oct. 2025 à 7h10

Il s’est déplacé pour l’occasion. Lundi 22 septembre, Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris, a béni la première pierre du futur pôle de solidarité situé rue du Cherche-Midi dans le 6e arrondissement de Paris. Un lieu de colocation solidaire qui accueillera des personnes handicapées ou en situation de précarité. L’Eglise a dû pourtant s’armer de patience avant de pouvoir en poser la première pierre. Porté par le diocèse de Paris, ce projet est né en 2012 lorsque les Sœurs de la Visitation lui ont confié leur ancien monastère avec la mission d’en faire un « lieu de fraternité ». C’était sans compter sur leur célèbre voisin, Gérard Depardieu et plusieurs associations qui ont multiplié les recours. En vain.

Des opposants très remontés

Parmi les riverains, l’acteur s’était imposé comme l’un des opposants les plus visibles. Son hôtel particulier jouxte le monastère, et selon lui le projet allait porter atteinte à sa vue, particulièrement à sa terrasse et à sa véranda.

L’opposition ne se limitait pas à Gérard Depardieu. Des associations, comme Sites & Monuments, ainsi que des riverains soucieux de préserver le patrimoine et les jardins, tenaient des discours sévères sur la destruction de bâtiments anciens et sur la disparition d’espaces verts.

L'Hôtel de Chambon, domicile de Gérard Depardieu
L’Hôtel de Chambon, domicile de Gérard Depardieu (©Wikicommons)

Malgré tout, le projet se fera. En 2027, la Maison de la Visitation Vaugirard ouvrira ses portes. Située sur une parcelle de 7333 m² reliant la rue de Vaugirard à la rue du Cherche-midi, à proximité immédiate du boulevard du Montparnasse et du quartier de l’Odéon, le site accueillera un pôle solidaire, associant logements partagés, logements étudiants, logements locatifs, crèche, salles pastorales, commerces et un vaste jardin dont une partie sera ouverte au public. 

Un projet à 48 millions d’euros

« La Maison de la Visitation Vaugirard témoignera, au cœur de Paris, d’un projet de société
différent, où la personne fragile a la première place, et où tous peuvent apprendre à se
regarder en frères et sœurs », résume ainsi Mgr Ulrich. 

Le projet prévoit notamment de restaurer entièrement l’Hôtel de Clermont-Tonnerre, la chapelle et la salle capitulaire, en valorisant leur architecture et en restituant l’état du monastère tel qu’il était en 1867.

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L’Hôtel de Ségur et les deux cours historiques, eux, seront conservés. Le jardin de 4 000 m² sera restauré et partiellement ouvert au public en journée grâce à une venelle reliant la rue de Vaugirard et la rue du Cherche-Midi.

« Il deviendra parallèlement un espace partagé de nature, de rencontre et de convivialité, alliant à ce chemin de traverse un espace avec jeux d’enfants pour les habitants du quartier », indique le diocèse. Dans le même temps, quatre nouveaux bâtiments verront le jour 

Le projet représente un coût global de 48 millions d’euros, financé par les fonds propres du diocèse de Paris (25%), des dons de mécènes (25%) et une dette bancaire remboursée grâce aux loyers des immeubles de rapport (50%), ainsi que des subventions publiques à hauteur
de 3 millions d’euros, au titre du logement social.

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