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Rédaction L’Impartial

Publié le

22 avr. 2025 à 19h26

Figure emblématique du paysage audiovisuel français, Thierry Beccaro a longtemps accompagné les matinées des téléspectateurs avec l’émission culte Motus ou encore Télématin.

Aujourd’hui, il sillonne la France non plus en tant qu’animateur, mais comme comédien, auteur et conférencier engagé.

À l’occasion de sa venue en Normandie pour le Salon du livre de Romilly-sur-Andelle (Eure), le dimanche 27 avril 2025, où il présente ses deux livres « Je suis né à 17 ans », et « Ma résilience à moi », il se livre à L’Impartial dans une interview où sincérité et humanité occupent une place centrale.

Vous avez incarné pendant des années des émissions populaires, et pourtant, vous avez choisi de tourner une page. Pourquoi ce changement de cap ?

J’ai tellement aimé mes années de télévision. Motus, Télématin, 40 degrés à l’ombre… Des émissions que j’ai eu la chance d’animer pendant 29 ans. Des moments de partage, de rires, où les gens rêvaient de venir. Une époque pleine de complicité et de bonheur… Ce sont des souvenirs formidables. J’ai rencontré des candidats venus de tous horizons : des Italiens, des Américains, des profils atypiques ; parfois ils prenaient leurs vacances pour venir nous voir. C’était fou !

Mais avec le temps, j’ai ressenti le besoin de me reconnecter à quelque chose de plus authentique. Le théâtre, l’écriture, les conférences… C’est un retour à l’essentiel. J’étais prêt à partir, même si cela a surpris mon entourage. Mon livre « Je suis né à 17 ans » marchait très bien, je jouais une pièce, j’étais devenu ambassadeur de l’UNICEF. Je suis parti doucement, en étant aligné avec moi-même.

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Vous êtes aujourd’hui très engagé dans la lutte contre les violences intrafamiliales. Qu’est-ce qui vous a poussé à prendre la parole ?

Au début, j’avais peur. Peur de dire que j’ai été un enfant battu. Mais la productrice Monique Cara, qui connaissait mes blessures, m’a encouragé à écrire.

Ce livre, il m’a apaisé. Je porte toujours ce sac à dos, mais il est plus léger. Et surtout, je ne m’attendais pas à ce qu’il libère autant de personnes. Les lecteurs viennent me dire : « Je connais ce que vous avez vécu, merci de l’avoir dit. » Ce sont des échanges bouleversants.

Je veux leur dire qu’on peut s’en sortir. C’est possible. Il faut s’en donner les moyens même si c’est difficile. Mon engagement est profondément humain. Si mon histoire peut en aider ne serait-ce qu’une, alors cela a du sens.

Aujourd’hui, vous êtes très présent sur les routes, au plus près du public. Que vous apporte cette proximité ?

Je pars en tournée avec ma pièce « Le goût du bonheur », je vais bientôt à Avignon… J’aime aller à la rencontre des gens. Et la province m’émeut toujours : les spectateurs n’ont pas toujours la possibilité de monter à Paris, alors je vais vers eux. Il y a en province une bienveillance, une sincérité qui me touchent beaucoup.

Rien ne remplace le contact direct avec les gens. Ce lien vrai avec le public, me nourrit. Après les représentations, on discute, on me confie des choses… C’est précieux.

Vous semblez très à l’aise aujourd’hui avec votre histoire personnelle. Est-ce cette sincérité qui vous rend plus fort ?

Peut-être. En tout cas, je n’ai plus peur de dire qui je suis. Ce n’était pas le cas il y a quelques années. Aujourd’hui, je suis en paix avec moi-même. Je dis souvent : « La lumière, ce n’est pas fait pour briller, mais pour éclairer. » C’est un peu ma ligne de conduite.

Quel message aimeriez-vous adresser à nos lecteurs ?

Je citerai une phrase de Frederick Douglass : « Il est plus facile de construire des enfants solides que de réparer des hommes brisés. » Cela résonne très fort pour moi. Et si je peux contribuer, à mon échelle, à cette prise de conscience, alors c’est une belle mission.

Un dernier mot pour la Normandie, une région que vous aimez ?

Comme le dit la chanson : « De temps en temps, je vais revoir ma Normandie… » Je suis très heureux de revenir ici. Je serai au festival de Bagnoles-de-l’Orne puis à Romilly-sur-Andelle le 27 avril pour le Salon du livre. J’ai hâte de retrouver le public !

Salon du livre de Romilly-sur-Andelle (Eure), dimanche 27 avril 2025, à l’Espace Aragon, de 10h à 12h30 et de 14h à 18h30. Entrée gratuite.

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