Plus le temps passe et plus cette politique complique la perspective d’une future désoccupation. «Imaginez qu’elle ait lieu : je rentre chez moi, j’ouvre la porte, et je trouve des Russes qui m’affirment qu’ils ont payé, qu’ils ont contracté un crédit et que c’est maintenant leur maison… Que va-t-il se passer alors ?», s’interroge Vira, désemparée. Pour Myroslava et Oleh, leur seul espoir est que l’armée ukrainienne libère leur ville natale de Melitopol. «Je suis persuadée qu’on y retournera et qu’on récupérera notre maison», souffle Anna, la fille d’Oleh, devenue adulte. Inspirée par cette expérience, la jeune femme a commencé des études de droit international à Kiev. «Une maison, ce n’est pas que des murs, c’est une partie de nous qu’ils ont volée», lance Myroslava, «Je ne veux pas envoyer des missiles sur la Russie entière. Je veux que ce crime ne reste pas impuni… Je veux juste rentrer chez moi.»