Un homme, sans-abri, est assis à côté de son couchage, à l’angle de la rue des Grandes-Arcades et de la place Kléber à Strasbourg. Témoin involontaire du combat mené par l’association nationale Droit au logement (DAL), dont le comité strasbourgeois s’est reformé en 2024.
« Cette mobilisation est née de l’indignation de voir autant de personnes et de familles à la rue » et de « l’expulsion répétitive des différents campements à Strasbourg », retrace une militante du DAL qui préfère rester anonyme. Outre ces cas extrêmes de personnes sans toit, dont il est difficile d’évaluer le nombre précis, « le mal-logement touche aussi les étudiants , les étudiantes, les classes moyennes… », déplore la jeune artiste-autrice.
La tour Europe, « 10 000 m² inoccupés en plein centre-ville »
La tour Europe, qui domine la place des Halles à Strasbourg, est devenue le symbole du combat mené par le comité Droit au logement 67. Cet immeuble de bureaux, construit à la fin des années 1970, compte « 14 étages vides, sur 17 au total, soit près de 10 000 m2 inoccupés en plein centre-ville », dénonce l’association. La capitale alsacienne compterait, par ailleurs, « 14 000 logements vides », soit « 9 % du parc total », indique Sylwan, membre du DAL et doctorant en biologie.
« Ça montre l’absurdité de la situation, sa gravité et le fait que matériellement, les solutions existent. Il y a de quoi loger tout le monde en France et, notamment, à Strasbourg. La suite n’est qu’une question de volonté politique et de rapport de force », poursuit le militant.
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L’association milite pour « la réquisition » des logements vides. Comme le permet l’ordonnance du 11 octobre 1945, prévue pour faire face à la pénurie de logement de l’après-guerre. « Cette loi n’est plus appliquée alors qu’elle existe », insiste Sylwan. « Ce cadre juridique est applicable » par « l’État » ou par « les mairies, en utilisant leur pouvoir de police ».
« Ça serait moins cher d’appliquer la loi réquisition que de payer des chambres d’hôtel », reprend la militante, en s’appuyant sur « un rapport de la Cour des comptes ». Sur la place Kléber, l’homme sans-abri s’est rallongé sur son sac de couchage.
Le « Collectif inter-établissements » qui rassemble des parents et des enseignants mobilisés pour aider les écoliers et leur famille à la rue, l’union syndicale Solidaires Alsace et le Syndicat des avocats de France (SAF) participaient également à cette action.