Les jours passent et toujours aucune nouvelle d’Alain Clemence. Le 25 septembre dernier, ce sexagénaire embarque à Marseille sur le navire Pascal-Paoli de la compagnie maritime Corsica Linea, à destination de Bastia. Selon sa famille, il apparaît pour la dernière fois sur une image de vidéosurveillance, embarquant sur le bateau à 16 h 55. Depuis, c’est le trou noir.

D’après les enregistrements de vidéosurveillance du port de Bastia (visionnés par sa fille), il ne figure pas parmi les passagers descendus à pied du navire, alors qu’il y avait bien embarqué comme piéton.

Pour tenter de dissiper l’épais brouillard qui entoure sa disparition, l’association Assistance et recherche de personnes disparues (ARPD) lance un nouvel appel à témoin. « Des passagers l’ont-ils aperçu ? A-t-il parlé à des gens ? C’est un ancien marin, peut-être a-t-il parlé au personnel de bord », interroge Karine Ragot, vice-présidente de l’association pour le secteur Paca-Corse.

Les vidéosurveillances du bateau pourront-elles être exploitées ?

L’association cherche également à savoir s’il aurait pu monter dans une voiture avec d’autres passagers. Car il est à ce stade impossible de connaître le parcours d’Alain Clemence sur le bateau. « On nous a dit que les vidéosurveillances n’étaient pas exploitables », assure Morgan, la fille du disparu. De son côté, le directeur général de Corsica Linea, Pierre-Antoine Villanova, affirme n’avoir été « informé d’aucune demande de la part des autorités policières ».

Le navire Pascal-Paoli de la compagnie Corsica Linea, amarré au port de Marseille.Le navire Pascal-Paoli de la compagnie Corsica Linea, amarré au port de Marseille. LP – NICOLAS VALLAURI

Selon la famille, l’enquête serait menée par le commissariat de Marignane. Toujours selon ses proches, ce commissariat aurait adressé une demande de récupération des images à la compagnie maritime. Contacté à plusieurs reprises, le parquet d’Aix-en-Provence, dont dépend ce service, n’a pas donné suite à nos sollicitations. Il n’est d’ailleurs pas établi que la disparition d’Alain Clemence soit officiellement qualifiée d' »inquiétante » par les autorités judiciaires. Autant d’éléments qui entretiennent un certain flou autour des débuts de l’enquête.

Les circonstances de son départ sont également troublantes. D’après sa famille, ce retraité militaire de 68 ans a quitté son domicile de Vitrolles le 25 septembre au matin, prétextant un achat de cartouches d’encre au Carrefour de la commune.

Dans un sac à dos, il emporte pièce d’identité et carte bleue mais laisse son téléphone portable dans une bannette posée sur son bureau, en mode silencieux. Il retire 250 euros (dernier mouvement sur son compte bancaire) et grimpe dans un car, direction la gare Saint-Charles à Marseille. À 12 h 20, il entre dans le terminal de la Corsica Linea du port de Marseille. Il paie son billet 55 euros en espèces et réserve un simple siège.

Traité pour un cancer et des problèmes cardiaques

En soins pour un cancer et traité pour des problèmes cardiaques, Alain Clemence avait, selon sa fille, un comportement « normal » dans les jours qui ont précédé sa disparition. « Je l’ai vu la veille, nous avons bu un café. Il a demandé à mon fils comment se passait son apprentissage en carrosserie. Il s’y connaît car il a été mécanicien en aéronautique dans la marine ».

Alain Clemence mesure 1,80 m et portait un pantalon beige et une veste noire la dernière fois qu’il a été aperçu. Très attaché à la commune de Saint-Florent, il est lié à la Corse par son mariage.

Les personnes qui l’auraient aperçu à bord ou disposeraient de renseignements sont priées de contacter l’association Assistance et recherche des personnes disparues au 06 15 25 16 14 ou à l’adresse mail : [email protected].