Inaugurée en 1963, voilà quarante ans que cette autoroute crispe. Engorgée, cauchemardesque, l’A31 va gagner une voie. À l’horizon 2030, le tronçon Metz-Nancy sera élargi pour permettre aux automobilistes de rouler normalement, simplement. Aujourd’hui, aux heures de pointe, l’axe est souvent un long embouteillage sur lequel la circulation se fait en accordéon. La voie de droite est accaparée par les poids lourds. Celle de gauche est un couloir de la mort où s’usent les freins et les nerfs. La situation devrait donc s’améliorer. Le 1er janvier, la collectivité régionale Grand Est a repris à son compte la gestion de 525 kilomètres de routes et autoroutes appartenant à l’État. Un transfert inédit en France qui va permettre de relancer certains vieux dossiers, comme le passage en 2×3 voies de l’A31, entre Metz et Nancy. Selon Thibaud Philipps, vice-président en charge des mobilités au conseil régional, les travaux ont déjà démarré.
Ce contenu est bloqué car vous n’avez pas accepté les cookies et autres traceurs.
En cliquant sur « J’accepte », les cookies et autres traceurs seront déposés et vous pourrez visualiser les contenus (plus d’informations).
En cliquant sur « J’accepte tous les cookies », vous autorisez des dépôts de cookies et autres traceurs pour le stockage de vos données sur nos sites et applications à des fins de personnalisation et de ciblage publicitaire.
J’accepte
J’accepte tous les cookies
L’A31 en priorité
L’élu alsacien, maire d’Illkirch-Graffenstaden, l’a dévoilé lors d’un entretien téléphonique cette semaine, l’agrandissement de l’A31 est exhumé : « L’A31 fait d’ores et déjà partie des gros investissements programmés. On commence dès cette année les études sur le segment central, pour le passage à 2×3 voies, entre Nancy et Metz. On a également investi 100 000 euros pour mener une étude sur le plateau de Brabois, afin de préparer l’arrivée du nouveau CHRU. Et puis, on est en lien avec l’État sur la mise à niveau nécessaire de toute la partie après Metz jusqu’au Luxembourg, notamment de l’A30 en vue de sa jonction avec l’A31 bis. L’idée est d’avoir du 2×3 voies sur toute la distance. » Le conseil régional envisage concomitamment la rénovation de l’ensemble des ouvrages d’art : Richemont, Autreville, Belleville… Dès cette année vont de même être entrepris des régénérations de chaussées.
Thibaud Philipps, maire d’Illkirch-Graffenstaden et vice-président en charge des mobilités au conseil régional Grand Est. Photo Laurent Rea
Des murs antibruit
« Par ailleurs, on a tout un travail à réaliser sur la protection phonique, indique Thibaud Philipps. On va débuter par Champigneulles et Maxéville où des murs antibruit sont attendus et réclamés depuis longtemps par les habitants et les élus locaux. » Enfin, le conseiller régional annonce un rattrapage sur les répercussions environnementales des autoroutes : « C’est moins visible, mais nous avons aussi tout un volet sur les dépendances vertes et bleues. Nous allons traiter la question des eaux de pluie qui peuvent être polluées, de la végétation et de la faune avec les corridors de biodiversité, puisque, finalement, ce sont des aménagements qui n’ont jamais réellement abouti sur ces grands axes. Ils ne disposent pas, par exemple, de bassins de rétention comme on peut trouver sur l’A4 gérée par la SANEF. »
Face au trafic des camions et des voitures, sur l’autoroute A31 à hauteur du pont de Champigneulles, associations et élus militent depuis des années pour l’installation d’un mur anti-bruit.
Face au trafic des camions et des voitures, sur l’autoroute A31 à hauteur du pont de Champigneulles, associations et élus militent depuis des années pour l’installation d’un mur anti-bruit. Photo Alexandre Marchi
Des réserves foncières
Ces travaux pourraient avancer rapidement. « L’avantage, entre Nancy et Metz, est d’avoir déjà des réservations foncières avec, notamment, la bande centrale qui est assez large. L’idée est de lancer le projet dès maintenant pour qu’à la fin de la décennie, on ait terminé ce chantier qui attend dans les cartons depuis très longtemps », s’engage Thibaud Philipps. Côté finances, 80 millions d’euros fléchés sur l’A31 ont déjà été inscrits dans le plan État-Région. « Les études de cette année vont permettre d’affiner le budget final », précise Thibaud Philipps.
Depuis plusieurs années, le viaduc d’Autreville-sur-Moselle fait l’objet de campagnes de travaux. Photo ER
Depuis plusieurs années, le viaduc d’Autreville-sur-Moselle fait l’objet de campagnes de travaux. Photo ER
Financé par l’éco-redevance
Le conseil régional entend financer ces investissements avec les recettes d’une éco-redevance qui sera prélevée sur les transporteurs de marchandises. À partir de 2027, les ensembles routiers de plus de 3,5 tonnes seront mis à contribution s’ils passent par le Grand Est en empruntant, par exemple, l’A31. La collectivité qui entend ainsi appliquer le principe du pollueur-payeur, espère de cet écot, près d’un milliard d’euros sur la période 2027-2035. Soit, au bas mot, 125 millions d’euros par an qui serviront uniquement à entretenir, améliorer et rénover le réseau routier national et ses ouvrages d’art.
Les anciens portiques écotaxe de l’autoroute A31 à hauteur de Fey serviront pour la nouvelle redevance voulue par la Région, à direction des poids-lourds étrangers.Photo Alexandre MARCHI
Les anciens portiques écotaxe de l’autoroute A31 à hauteur de Fey serviront pour la nouvelle redevance voulue par la Région, à direction des poids-lourds étrangers.Photo Alexandre MARCHI