Huit cents kilomètres parcourus à pied, dix-huit étapes, et à l’arrivée, ce samedi après-midi, au pied de l’Hôtel de Région de Marseille : des larmes, des sourires, de la fatigue… et surtout, beaucoup d’émotions. « Il y a tout qui redescend. Ça a été intense. On a rencontré des personnes merveilleuses, des associations… On est passés par des déserts médicaux, où on a senti que notre projet prenait tout son sens », confie Terence Giardina, encore ému.

Pour cette première édition, le coach sportif est parti le 24 septembre du Port-Marly, en Île-de-France, avec l’ultra-traileur Moussa Diallo et Thierry Mode, ou « Titi » le célèbre supporter de l’OM et président de l’association Les Lueurs de l’espoir, bénéficiaire des fonds récoltés. Ensemble, ils ont porté le Marathon des Capables, un projet né de l’idée que le sport peut rassembler tous les publics, valides comme handicapés.

Chaque jour, les trois hommes ont partagé la route avec des participants en situation de handicap, qu’ils soient en fauteuil, malvoyants, ou amputés. La performance sportive s’efface derrière la solidarité et le dépassement collectif. « La fin du marathon correspondait totalement au message fort que l’on voulait envoyer. Dire que tous ensemble, dans le partage, on est capable de faire de très grandes choses », explique Moussa Diallo.  

Sensibiliser et marquer les esprits

Ce marathon de haute envergure avait pour objectif de promouvoir l’accessibilité au sport et de changer le regard sur le handicap. « Le but était de montrer qu’on est capables d’intégrer les personnes en situation de handicap dans des événements sportifs. On n’est pas obligés de les exclure ou de créer une compétition à part : elles peuvent participer avec nous », affirme Moussa Diallo. « Pour sensibiliser les gens, il n’y a que comme ça qu’on y arrive, en menant des actions fortes », poursuit Terence Giardina.

Habitué de la course en fauteuil, Sofiane peut confirmer : « Le handisport a cette magie de déconstruire les stéréotypes ». Natacha, elle, est atteinte du syndrome d’Usher, qui associe perte d’audition et trouble de la vue. Le sport lui a permis de sortir de la dépression. « J’ai fait ce marathon pour me sentir vivante et pour montrer aux autres qu’il faut faire du sport pour sortir de l’isolement », explique-t-elle, fière et heureuse d’avoir participé aux première et dernière étapes de ce défi sportif.

Elle attend d’ailleurs avec impatience la prochaine édition du Marathon des Capables, en préparation pour 2026, afin de faire tomber les barrières du handicap, pas à pas.