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Rédaction L’Impartial

Publié le

10 oct. 2025 à 13h22

Robin da Silva, sculpteur et meilleur ouvrier de France 2023 n’a pas chômé à l’occasion des Journées européennes du Patrimoine de l’édition 2025.

Il dévoilait l’étendue de son univers créatif au parc du château de Gisors (Eure).

Âgé de 35 ans, il a su captiver un public varié en présentant son métier et en dévoilant les secrets de la sculpture sur pierre.

Installé depuis deux ans sur la commune de Gisors, son atelier est le théâtre de créations qui marient tradition et passion.

Un artisanat entre tradition et projets ambitieux

Au cœur de son travail, on trouve deux techniques principales : l’estampage, qui consiste à réaliser des moulages directement sur des façades pour créer des reproductions, et le modelage direct, où la pièce est conçue en terre avant d’être moulée en plâtre puis taillée dans la pierre.

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Il utilise pour ses créations une pierre tendre, la « faune maxima fine », extraite dans l’Oise.

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Son entreprise, l’Atelier RTS Sculpture, dessert une clientèle de particuliers et de collectivités, travaillant sur des projets allant de bustes intimes à des statues monumentales de plus de trois mètres de haut.

Il a su se faire un nom dans la région du Vexin, mais a aussi réalisé des projets plus lointains, comme des fontaines à Dubaï. Il s’est exprimé sur sa vision du métier en ces termes.

« Mon exigence de réaliser tout à la main est aussi mon gage de qualité, car pour ma part, un métier manuel doit le rester, sinon il perd tout son sens. »

Robin da Silva, qui est aussi intervenu sur des chantiers pour le manoir de la Ferme de Vaux, la collégiale des Andelys et le château de Pablo-Picasso à Gisors, souhaite continuer de laisser sa marque sur le patrimoine local.

Le véritable trésor de la forteresse : les graffitis

L’idée que le trésor des Templiers soit passé par Gisors et qu’il y a peut-être été caché en a fait rêver beaucoup. Beaucoup trop. Rien n’a été semble-t-il été trouvé malgré les innombrables fouilles illégales. La légende reste légende. Le château de Gisors possède pourtant un véritable trésor : ses graffitis, en particulier ceux de la tour du prisonnier, labellisés Trésor du Vexin Normand.

À ne pas confondre avec leurs contemporains réalisés avec des aérosols ; ici, ce sont des gravures, plus ou moins profondes, à tel point que certains sont considérés comme des bas-reliefs.

Dans le cachot de la tour du Prisonnier, les rayons du soleil pénétrant par les quatre minces ouvertures laissent entrapercevoir plusieurs dizaines de scènes, dont une majeure partie religieuse. «  La légende dit qu’un seul prisonnier aurait été enfermé ici et il aurait retiré le seul clou de la porte. Avec ce clou, il aurait fait tous les graffitis  », narre Anne Puech d’Alissac, l’adjointe au maire en charge du Patrimoine. L’identité du mystérieux prisonnier intrigue depuis plusieurs centaines d’années.

«  On suppute trois choses sur l’origine de ces graffitis : soit des personnes, religieuses ou non, qui voulaient s’élever spirituellement ; ça peut être des sculpteurs qui travaillaient sur l’église de Gisors ; ou dernière possibilité, ça peut être des prisonniers  », continue l’élue. Certains graffitis donnent des indications sur l’époque.

«  On sait que certains datent du 16e siècle. On a une scène avec des Amérindiens datant de 1550 représentant le spectacle offert à Henri II lors de son arrivée à Rouen  », visualise-t-elle. La visite de Victor Hugo et l’inscription de son nom sur une pierre contribuent à la renommée de la tour. «  Dans un musée à Paris, il y a un dessin qu’il a fait représentant ces graffitis avec l’inscription : Tour de Gisors – Dessin de prisonniers. On peut lire sa signature qu’il a apposée sur un mur.  » Désormais ouverte au public, la tour du prisonnier offre aux visiteurs une vue sur l’Histoire de la région et du château à 360°.

Transmettre

Au-delà de ses réalisations, l’artisan a un objectif clair : la transmission de son savoir-faire. Il a déjà accueilli une apprentie et aspire à en former davantage.

« Je souhaite dans quelques années pouvoir embaucher un ou deux apprentis et deux, trois ouvriers afin de partager ma passion. Trop peu de jeunes connaissent ce métier et je souhaite faire de mon mieux pour donner l’envie aux jeunes de découvrir cet artisanat et partager mon savoir-faire manuel pour faire perdurer la tradition du métier. »

Ce désir de former la prochaine génération et de partager son savoir était au cœur de l’action menée ce week-end au château de Gisors.

Atelier de Robin Da Silva, 17 rue du Calvaire à Gisors. Tél : 06 33 48 96 84. Email : [email protected]

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