Ce mardi matin, à l’intérieur de l’auditorium du Palais des congrès d’Arcachon se pressent des dizaines et des dizaines de personnes venues de toute la Nouvelle-Aquitaine. Elles font partie du comité de suivi des programmes européens piloté par la Région et sont là pour rendre compte de la destination des 1,3 milliard d’euros versés par l’Europe sur la région entre 2021 et 2027.

En effet, les fonds européens, le Feder pour la compétitivité, le Feamp pour la pêche, le Feader et Leader pour la politique agricole commune et la ruralité, le fonds social européen, pèsent sur la région et « jouent un rôle clé dans le développement de la Nouvelle-Aquitaine » dixit Isabelle Boudineau, élue régionale déléguée à l’Europe et aux coopérations européennes. La gestion de ces fonds a été confiée aux régions depuis 2014. « Mais il y a des conditions, poursuit l’élue, notamment ce comité de suivi annuel que nous tenons dans des lieux différents chaque année. Là, nous sommes à Arcachon pour insister sur le littoral, à travers les sommes données pour la pêche ou alors au GIP Littoral, une structure qui s’intéresse à l’érosion et aux solutions pour s’y adapter. »

Ainsi, ce mardi, les membres du comité de suivi ont pu visiter des sites du bassin d’Arcachon où des investissements avaient été réalisés avec les fonds européens. Par exemple la Source des Abatilles, à Arcachon, où 330 000 euros de l’Europe avaient aidé un investissement sur la ligne d’embouteillage de la bouteille dite « bordelaise », celle vendue dans les bars et restaurants. Un rendez-vous les a amenés au pied de la dune du Pilat : 750 000 euros de l’Europe ont aidé à financer la requalification des accès et du parcours de visite de l’espace d’accueil.

Subventions

Et puis, de retour à Arcachon, ils ont visité le port de pêche qui a bénéficié de 498 000 euros pour l’installation frigorifique du port et l’acquisition et la pose de deux potences portuaires. L’objectif ? « Améliorer la prise en charge des produits et valoriser la qualité assurée par les producteurs (transport, manipulation, tri, enregistrement, traçabilité, stockage). » Enfin une dernière visite a eu lieu à la Forestière Gironde, une société qui a bénéficié de deux subventions européennes pour l’achat d’un tracteur agricole blindé pour les travaux forestiers (30 000 euros) et pour l’acquisition d’un broyeur de souches (6 000 euros).

Des inquiétudes pèsent sur ce système. « En effet, l’enveloppe n’est pas garantie, explique Isabelle Boudineau. L’Europe veut avant tout que soit remboursé l’emprunt de l’énorme plan de relance qui date du Covid. » Notons d’ailleurs qu’entre 2014 et 2020, 3,3 milliards d’euros avaient été investis en Nouvelle-Aquitaine sur 220 000 dossiers, soit presque trois fois plus que la somme promise sur 2021-2027.

La seconde inquiétude porte sur la gouvernance qui présidera à la distribution de ces fonds. « La Commission européenne semble moins vouloir s’appuyer sur les régions que sur les États membres. Il y a un risque de voir les régions devenir les exécutantes de ce qui sera décidé à Paris… »