Le Capital Markets Day est un événement durant
lequel la marque a présenté ses objectifs économiques et sa
stratégie à long terme.

L’écurie italienne, pourtant la
plus titrée de l’histoire de la discipline, n’a plus remporté le
championnat constructeurs depuis 2008, ni le titre pilotes depuis
celui de Kimi Räikkönen en 2007.

L »endurance plutôt que les Grands
Prix

Malgré cette longue attente en
F1,
Ferrari
continue de briller dans d’autres disciplines. Le
constructeur domine actuellement le Championnat du Monde
d’Endurance WEC 2025 et reste sur trois victoires consécutives dans
les prestigieuses 24 Heures du Mans.

« La dernière fois, nous
nous étions engagés à gagner en course, a rappelé
Vigna. Nous y sommes parvenus avec la 499P en endurance,
où nous sommes invaincu au Mans depuis trois ans, mais en Formule 1
nous devons nous améliorer. Nous devons gagner. Nous le devons à
nos fans, fidèles partout dans le monde. »

Une vision ambitieuse mais
prudente

Le Capital Markets Day a également servi à
dévoiler les prévisions économiques du constructeur avec des
annonces plutôt timides. Ferrari anticipe un chiffre d’affaires de
7,1 milliards d’euros en 2025, et vise 9 milliards à l’horizon
2030, pour un bénéfice ajusté d’au moins 3,6 milliards d’euros.

Le président de Ferrari John
Elkann a pris la parole pour souligner l’importance de l’identité
multiple de la marque : « Ferrari est unique et repose sur
trois dimensions : la tradition, la technologie et la
compétition, a-t-il déclaré. La combinaison parfaite
de ces trois âmes définit Ferrari. La course, une histoire qui a
commencé sur les circuits il y a près de cent ans, définit qui nous
sommes. Je veux être clair : c’est une affaire personnelle.
»

« Mon engagement, en tant
que président, actionnaire majoritaire et passionné de Ferrari
depuis toujours, est de faire en sorte que chaque décision renforce
l’unicité de Ferrari, martèle-t-il. Je suis engagé auprès
de nos collaborateurs, dont le talent et la détermination sont la
plus grande garantie de notre avenir. »

La Bourse sanctionne des
attentes trop modestes

Malgré ces ambitions, les
résultats financiers annoncés ont déçu les marchés, jugés
inférieurs aux prévisions de croissance publiées par Ferrari en
2022. Le titre Ferrari a enregistré sa plus forte baisse en une
journée depuis son entrée en Bourse, chutant de 15 % à New York et
de plus de 14 % à Milan, pour tomber autour de 357,60 €.

Une chute d’autant plus
symbolique qu’elle est survenue le jour même où le constructeur
dévoilait les premières informations techniques sur sa future
voiture électrique, la Ferrari Elletrica, prévue pour 2026.

« Les gens s’attendaient
clairement à un chiffre d’affaires plus élevé, a reconnu Vigna
en conférence de presse. Mais je pense qu’il est important
de tenir nos promesses. Nous ne pouvons pas nous engager sur
quelque chose que nous ne serions pas capables de réaliser.
Le marché l’a compris : il existe des opportunités, mais nous
devons rester prudents dans la manière de les exploiter. »

Ferrari affiche donc une stratégie fondée sur
la patience, la rigueur et la fidélité à son héritage, tout en
poursuivant son objectif ultime sur le plan sportif : ramener le
titre mondial de Formule 1 à Maranello.