Netflix soutient l’ouverture prochaine, à Paris, d’un studio de formation au “stop motion”, une technique en voie de disparition. C’est ce qu’ont annoncé hier le réalisateur mexicain et l’école des Gobelins.

Guillermo Del Toro le 10 octobre à l’avant-première parisienne de son nouveau film « Frankenstein ».

Guillermo Del Toro le 10 octobre à l’avant-première parisienne de son nouveau film « Frankenstein ». STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Par Mathilde Blottière avec AFP

Publié le 11 octobre 2025 à 17h39

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À l’ère de l’IA, voici venu le retour en grâce du « stop motion », l’animation image par image d’objets immobiles auxquels on donne l’illusion du mouvement. Une technique à l’ancienne, que peu de réalisateurs perpétuent encore. Aujourd’hui, «  les personnes qui comptent dans le “stop motion” ont toutes plus de 50 ans  », a observé Guillermo del Toro lors d’un point presse à Paris. Le cinéaste mexicain est à l’initiative de l’ouverture prochaine, dans la capitale, d’un studio de formation à cette technique en voie de disparition. Grâce à ce projet, qu’il cofinance avec le soutien de Netflix, il espère faire émerger de nouveaux talents.

« Nous envisageons ce futur studio pas seulement comme un espace de formation, mais aussi comme un laboratoire de création, un endroit où on peut tenter des expérimentations », a détaillé la directrice générale des Gobelins, Valérie Moatti, dans les locaux de l’école. « Le ‘‘stop motion’’ est perpétuellement en voie d’extinction. Et il est perpétuellement maintenu en vie par des gens un peu fous, c’est un tout petit culte avec des gens très dévoués », s’est amusé Guillermo Del Toro, qui a réalisé le film d’animation Pinocchio (2022) produit par Netflix avec cette technique.

Protéger l’animation de l’IA

« À une époque où l’intelligence artificielle peut s’infiltrer dans toutes les autres formes d’animation, (cet art) en est protégé, et c’est très bien », a poursuivi le cinéaste. Selon lui, les étudiants formés à l’animation aujourd’hui « peuvent finir par faire une pub avec un yaourt qui fait du skateboard ou travailler sur un personnage secondaire d’une grosse franchise ». Le ‘‘stop motion’’, a-t-il défendu, garantit un espace de créativité plus grand : « C’est un art qui reste hautement expérimental. C’est un peu la force rebelle dans le monde de l’animation qui refuse de se rendre. »

«  Le “stop motion”, c’est la réalisation de films », a complété le PDG de Netflix, Ted Sarandos, présent aux Gobelins pour s’adresser aux étudiants, et qui soutient l’aventure financièrement. « C’est la conception des costumes, la conception des décors, l’éclairage, la caméra, chaque discipline que vous utilisez pour faire un film, vous l’utilisez dans l’animation en “stop motion” » , a-t-il souligné. Les détails du projet – investissement, équipements nécessaires, taille du studio et date de son lancement – seront discutés ces prochains mois.

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